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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Deux IGP en perte de vitesse

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°264 - mai 2014 - page 72

L'offre et la demande en IGP pays d'Aude et pays d'Hérault reculent de concert. Le marché reste donc équilibré. La production réfléchit à l'avenir de ces deux dénominations.

Les IGP Aude et Hérault rouges continuent leur déclin. Malgré la généreuse récolte de 2013, les revendications sont à nouveau à la baisse, car la forte demande de rosés a cannibalisé la production de rouges. Sur le marché du vrac, le volume des transactions se contracte aussi. Sur les trois dernières campagnes, la perte atteint 155 000 hl, ce qui représente une baisse de 20 % des volumes. « C'est la conjonction de deux éléments, analyse Sébastien Boyer, le directeur de la cave coopérative de Coursan, qui produit 195 000 hl par an, dont 20 000 hl d'IGP de département. Premièrement, les cépages comme le carignan, qui entraient dans ces IGP, ont été beaucoup arrachés. Deuxièmement, les vins de cépage sans IG sont montés en puissance. Quand nos cépages dépassent les rendements autorisés en pays d'Oc, il est plus intéressant de les vendre en VSIG de cépage, dont les cours sont plus élevés. »

Aujourd'hui, ces IGP sont vendues, pour l'essentiel, comme entrées de gamme en grande distribution. « Il reste une clientèle en France pour cette catégorie de vin. Mais les marchés sont en régression. Depuis 2000, nos volumes baissent de 5 % par an environ», indique Bernard Caillol, directeur des établissements Amiel, qui commercialisent 500 000 hl par an, essentiellement en grande distribution. Offre et demande se réduisant concomitamment, le marché reste à l'équilibre. Il bénéficie également de la faible récolte française. Si bien que les prix ont même progressé de deux à trois euros par hectolitre. Entre 66 et 67 euros l'hectolitre, ils se situent au niveau des VSIG sans mention de cépage, preuve que l'origine Aude ou Hérault n'est pas un élément valorisant.

Pour redynamiser ce segment de marché, la fédération héraultaise des IGP a étudié différentes hypothèses, dont la création d'une IGP socle, regroupant les trois IGP de département (Gard, Hérault, Aude), qui représenterait un potentiel de 1,3 à 1,5 million d'hectolitres. L'idée de se rapprocher de l'IGP Méditerranée est une autre proposition qui sera présentée lors de l'assemblée générale, le 22 mai, à Florensac (Hérault).

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