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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Les IGP Aude et Hérault s'étiolent encore

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°275 - mai 2015 - page 72

Nouveau recul des transactions d'IGP Aude et pays d'Hérault rouges. Pour relancer le segment, une IGP socle regroupant les trois IGP Aude, Gard et pays d'Hérault doit voir le jour.

La petite récolte de 2014 n'a pas arrangé la situation des IGP Aude et pays d'Hérault rouges. En baisse depuis plusieurs années, le marché se contracte à nouveau cette année du fait du maigre millésime 2014. Ce recul est amplifié par « l'effet rosé », les caves ayant privilégié cette couleur. « Nous n'avons pas pu livrer nos clients, témoigne René Moréno, président de la cave coopérative de Montagnac. Chaque année, nous vendons entre 10 000 et 11 000 hl d'IGP pays d'Hérault rouge à une enseigne de la grande distribution en Allemagne. Cette année, nous n'avons pu fournir que 8 000 hl. »

Par rapport à l'an dernier, fin avril, le volume des transactions est en retrait de 18 % pour l'IGP pays d'Hérault (230 000 hl) et de 12 % pour l'IGP Aude (216 000 hl). Les prix sont, eux, en hausse de 15 %, sous l'effet du déséquilibre entre l'offre et la demande qui touche tous les vins de la région.

« Le marché s'étiole par manque de production, déplore Serge Dubois, de la société de négoce Terroirs du Sud. Nous avons des demandes sur l'Europe du Nord, mais nous ne pouvons y répondre. Et c'est l'Espagne qui prend des parts de marché sur ce segment d'entrée de gamme. »

Le courtier biterrois René Vergne confirme le report des acheteurs sur des vins de l'Union européenne nettement moins chers. « Les IGP de département sont des entrées de gamme dont le prix est déterminant », précise-t-il.

La baisse régulière des volumes est liée à l'arrachage massif du carignan, cépage de base de l'assemblage de ces IGP : 35 000 ha ont disparu au cours des dix dernières années. « Après la sécheresse de cet été, des viticulteurs se rendent compte de l'intérêt de ce cépage. Récolté à maturité et bien vinifié, il donne de bons produits. Avec des rendements à 100 ou 110 hl/ha, valorisé à 80 €/hl, c'est rémunérateur », assure René Moréno.

Pour redynamiser ce marché, la section IGP du CIVL propose la création d'une IGP socle regroupant les trois IGP Aude, Gard et pays d'Hérault. La nouvelle dénomination représenterait un potentiel de 1,3 à 1,5 million d'hl. Son nom doit être dévoilé lors de l'Assemblée générale de la fédération héraultaise des IGP, le 28 mai prochain.

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