Note d'orientation stratégique ' Cap 2010 ' du groupe Berthomeau, rapport du Sénat et ' Ambition 2010' du Cniv : trois documents expliquent comment affronter la concurrence.
L'automne est synonyme de vendanges. La récolte sera un peu particulière cette année, car, outre le raisin, il s'agit de recueillir les observations de la profession sur trois rapports d'importance. Les orientations prises seront déterminantes puisqu'elles engagent l'avenir de la filière. A l'origine du remue-méninges actuel : le rapport commandé par l'ancien ministre de l'Agriculture Jean Glavany, à Jacques Berthomeau, contrôleur général des offices. En juillet 2001, ce haut fonctionnaire remettait un document intitulé ' Comment mieux positionner les vins français sur les marchés d'exportation '. Un groupe d'experts, composé de six personnalités, est alors chargé de transformer ces réflexions en orientations stratégiques. Piloté par Jacques Berthomeau, le collectif ' Cap 2010 ', qui rassemble des hommes de sensibilité professionnelle et régionale très différentes, parvient à une synthèse au printemps 2002. Une note d'orientation stratégique, fruit de leur travail, est remise, début juillet, à Hervé Gaymard, ministre de l'Agriculture. Le rapport Berthomeau, rendu au cours de l'été 2001, a marqué le top départ pour d'autres réflexions. Tout d'abord, celle d'un groupe de travail sénatorial sur l'avenir de la viticulture.
Après avoir auditionné de nombreux acteurs (responsables de la filière, de la grande distribution, représentants de l'administration...), les parlementaires ont dressé un état des lieux du secteur et présenté des propositions. La commission des affaires économiques du Sénat a adopté leur rapport à l'unanimité avant de le remettre au ministre. Fait important : sur plusieurs points centraux, le document défendu par le sénateur Gérard César rejoint celui du groupe ' Cap 2010 '.
La discussion s'annonçait sous les meilleurs auspices, jusqu'au pavé dans la marre du Comité national des interprofessions des vins d'appellation (Cniv).
A partir du travail d'un cabinet de consultants parisien, mandaté à l'automne 2001, l'organisation présidée par Jérôme Quiot lance un livre blanc intitulé Ambition 2010. Jugé ' révolutionnaire ', voire ' sulfureux ', le document est pudiquement rebaptisé ' Contribution à un débat de filière ', histoire de calmer les esprits en relativisant son importance. Reste que le débat est lancé et que la synthèse demandée par le ministre pour la mi-novembre risque d'être difficile !