ImprimerLa quatrième édition de Vinexpo a eu lieu à New York, du 22 au 24 octobre.
A Vinexpo New York, on ne parle pas de vignes ou de crus, mais de prix, de marques et de parts de marché. Certes, on déguste sur les stands. Mais derrière les comptoirs, il y a plus de directeurs export que de viticulteurs. Il faut dire que la situation est grave. L'Italie, premier importateur aux Etats-Unis de vins tranquilles en volume, vient de ravir à la France la première place en valeur. Côté volume, la France a cédé à l'Australie la deuxième place, avec 18 % contre 21 % pour sa rivale du Nouveau Monde.
Avec 19 000 m², Vinexpo Americas est un salon à dimension humaine, comme celui de Tokyo : aucun rendez-vous n'est à plus de cinq minutes de là où l'on se trouve. Les allées sont larges et tout le monde apprécie ce confort. Si le premier matin semble clairsemé, la suite du salon attire une importante population d'importateurs, de distributeurs grossistes et de détaillants - les trois branches qui caractérisent le marché américain - mais aussi de restaurateurs, de sommeliers et autres acteurs de la filière exerçant au Canada et aux Etats-Unis.
Pour la première fois, les importateurs sont autorisés à regrouper différents producteurs, ce qui permet à des domaines modestes d'être présents malgré les coûts élevés du mètre carré et de ses nombreux à-côtés. Le minimum escompté de 10 000 visiteurs est atteint. C'est moins qu'à Tokyo, mais c'est immense si l'on pense qu'à Bordeaux, l'année dernière, seulement 2 000 visiteurs étaient venus d'Amérique du Nord.
Avec près de 40 % de la surface d'exposition, la France est en tête, suivie par l'Espagne et les Etats-Unis. Les 600 exposants sont venus de 28 pays différents. 20 % des sociétés présentaient des spiritueux. La Californie, qui subit une grave surproduction, n'est visible qu'à travers ses grandes marques (comme Gallo, qui représente 22 % du marché interne). On murmure aussi que le salon annuel du Wine Spectator, qui s'est tenu le week-end précédent, n'est pas étranger à certaines absences, des producteurs comme des visiteurs.
Bordeaux frappe fort avec ses stands, mais également avec la présentation du millésime 2000 de l'Union des grands crus, qui a attiré plus de 900 dégustateurs.
Aux Etats-Unis, quatrième producteur mondial, 10 % de la population boit du vin régulièrement. La consommation demeure à la hausse parce que la population adulte grandit, mais elle a cessé d'augmenter au niveau individuel depuis 2000 (10,7 l par an et par personne). Elle est censée atteindre 12 l/hab./an en 2006.
Le salon professionnel Vinexpo, créé en 1981, qui a lieu tous les deux ans à Bordeaux, s'est exporté depuis 1998 à Honk-Kong, puis à Tokyo en 2000 et 2002. Les organisateurs de ce premier Vinexpo new-yorkais n'attendent pas de rentabilité immédiate, en particulier depuis les événements de septembre 2001, mais il serait surprenant qu'un tel investissement ne donne pas lieu à une nouvelle édition pour 2004. En attendant une décision finale pour le début de l'année prochaine, ils donnent rendez-vous à Bordeaux du 22 au 26 juin prochains.