Cette année, au Gaec le Camp de l'Air, Jean-Marie Allier travaille le sol un rang sur deux et désherbe tout le reste avec du glyphosate. Un compromis imposé par la nécessité de préserver la portance des sols.
'Il y a quelques années, je n'aurais pas supporté de voir de l'herbe dans mes vignes, mais cette époque est révolue . ' En effet, jusqu'à cette année, Jean-Marie Allier n'utilisait que des produits résiduaires. Il désherbait les 40 ha du domaine à l'aide de terbuthylazine, de diuron ou de simazine. Il les appliquait de manière fractionnée, à raison de deux apports à demi-dose. A cela, il rajoutait en saison un passage avec du glyphosate sur les taches. Mais en tant qu'adhérent à la cave coopérative de Sommières, il a changé son fusil d'épaule et s'est investi, en 2002, dans la démarche de viticulture raisonnée Terra Vitis. ' Les consommateurs regardent de plus près le côté environnemental et sont soucieux de la traçabilité. Cette démarche m'a donc paru intéressante. ' Il a entrepris de travailler un rang sur deux et de désherber le reste chimiquement sous le rang y compris. ' Faire du travail du sol partout comportait trop de risques. En cas d'orage en pleine période de traitement, il aurait été impossible de passer avec le pulvérisateur. J'ai joué la sécurité . ' Ainsi, Jean-Marie Allier désherbe un rang sur deux avec du glyphosate. Il tient aussi les rangs propres avec ce désherbant. Pour cela, il a acquis une rampe de désherbage de même largeur que les rangs à traiter, à laquelle il a rajouté des lances pour atteindre le rang.
' Je suis resté sur un nombre de passages équivalents au désherbage en plein. Sur les deux tiers de l'exploitation, deux passages suffisent : l'un au printemps, en mars-avril, afin de détruire le couvert hivernal, et un autre en juin. Par contre, sur les parcelles dont le sol est constitué de terres rouges, un passage supplémentaire est nécessaire fin juillet-début août. Pour le moment, je n'utilise que du glyphosate, car il est simple à utiliser et efficace. Par cette technique, j'ai obtenu de bons résultats. La carotte sauvage, souvent difficile à maîtriser, ne m'a posé aucun problème. Mais il est important de raisonner les applications selon la taille de la flore. '
En parallèle, les autres rangs sont travaillés mécaniquement. Le nombre de passages (deux à trois) est aussi étroitement lié au type de sol et à la pluviométrie. Au printemps, un premier passage superficiel avec des disques permet une remise à niveau du sol et l'élimination du couvert végétal. Ensuite, un à deux passages en saison avec un cultivateur à dent rigide Actisol permet le décompactage du sol. Disposant déjà de ce matériel, Jean-Marie Allier n'a pas réalisé d'investissement supplémentaire. Selon lui, le bilan de l'opération n'est que positif : ' Dans les terrains argileux où la vigne souffrait d'asphyxie et de difficulté d'enracinement, le travail du sol a remis les fonctions microbiennes en activité . '