Le 10 janvier, ' Lyon Mag ' était condamné à verser 30 000 à l'UIVB, représentée par son président, Maurice Large, et maître Chantal Pegaz, ainsi que 254 143 aux 56 syndicats viticoles.
Le 10 janvier dernier, le tribunal de grande instance de Villefranche-sur-Saône (Rhône) condamnait le mensuel Lyon Mag à verser immédiatement 254 143 euros de dommages et intérêts aux 56 syndicats viticoles du Beaujolais, qui avaient porté plainte pour ' dénigrement de produit '. A cette somme s'ajoutaient 30 000 euros pour l'UIVB.
En juillet 2002, Lyon Mag avait publié un article intitulé ' Le beaujolais, ce n'est pas du vin '. Le journaliste y relayait les propos de François Mauss, président du grand jury européen, disant ' que les vignerons étaient conscients de commercialiser un vin de merde '. Le tribunal a estimé ' qu'en dénaturant ainsi le produit jusqu'à la scatologie, François Mauss et le journaliste avaient dépassé l'exercice admissible de leurs fonctions sociales de critique et d'information '.
Depuis, Lyon Mag a orchestré une belle campagne de presse sur le thème de l'atteinte à la liberté d'expression, bien reprise - corporatisme oblige ! - par de nombreux médias nationaux et internationaux. Elle a porté ses fruits. Le 5 février, la cour d'appel de Lyon levait l'exécution provisoire du jugement du tribunal de Villefranche-sur-Saône. Cet arrêt accorde un répit à Lyon Mag. Il délivre le journal de l'obligation de payer les dommages et intérêts, en attendant que la cour d'appel se prononce, courant mars. Le journal et François Mauss ont, en effet, fait appel du jugement du 10 janvier.
Certes, la sanction est très lourde et probablement disproportionnée, mais dans un pays démocratique fondé sur le respect d'autrui, peut-on laisser publier des propos si injurieux ? Reste que dans ce concert de soutiens accordés à Lyon Mag, le Beaujolais se retrouve dans la mauvaise posture du censeur et que les propos du journal ont eu une audience internationale peu gratifiante.