Aucune région n'est épargnée par la baisse des rendements. Le plafond de l'an dernier est en passe d'être crevé.
Les conditions climatiques particulières de cette année se traduisent aussi en terme de volume. Dans de nombreux vignobles, la mauvaise alimentation hydrique et la forte chaleur ont limité le grossissement, puis le gonflement des baies, qui se sont même flétries. Début août, le service de statistiques du ministère de l'Agriculture annonçait un volume de 53,6 Mhl pour 2003. Les dernières estimations de l'Onivins, établies au 20 août, ne se montent pas à plus de 50 Mhl, dont 22,1 Mhl en VQPRD, 18,6 Mhl en vins de pays et de table et 9,3 Mhl en vins aptes à produire du cognac et de l'armagnac. Le plancher de l'an dernier serait en passe d'être crevé, avec de nouveau la plus petite récolte depuis le gel de 1991.
Comme les vendanges battent leur plein, ces estimations sont difficiles à affiner. En effet, la grande inconnue de l'année reste le rendement en jus. Dans le Languedoc-Roussillon, on s'attend à une récolte proche de celle de l'an dernier, qui fut toute petite. Le Var s'attend à une perte sur le rendement en jus de l'ordre de 10 à 30 % par rapport à une année moyenne. Le Beaujolais a terminé ses vendanges et annonce un rendement à l'hectare entre 20 et 40 hl, surtout lié au gel de printemps. La situation est la même en Champagne où on ne rentrera, en moyenne, qu'une demi-récolte en raison des différents gels, alors que les baies sont tout de même gonflées de jus. A la chambre d'agriculture du Gers, Michel Jorieux ne veut pas avancer d'estimation, ' tant que les raisins ne sont pas passés au pressoir '.
A Buzet et dans le Pays nantais, les viticulteurs escomptent des volumes proches d'une année normale. Un peu moins en Alsace, où l'on attend tout de même 70 hl/ha. De même, la Vallée de la Loire compte sur environ 70 % de sa récolte habituelle. Outre la canicule qui a concentré les baies, des orages de grêle ont affecté les rendements. Ils ont touché le Sud-Ouest dans la nuit du 21 août. Dans le Gaillacois, les vendanges étaient bien avancées. Les parcelles en coteaux avaient plutôt bien résisté à la sécheresse. Elles ont été durement touchées et ont dû être rentrées en urgence.