Le propre d'une bonne série, c'est qu'elle démarre sur les chapeaux de roue et tient son spectateur en haleine, d'un épisode à l'autre. Le feuilleton bordelais, lancé en plein Vinexpo à propos du nouveau classement des crus bourgeois du Médoc, respecte la règle ! Une partie des refusés au classement s'est regroupée cet été en association via l'Union de viticulteurs médocains, présidée par Denis Hecquet. A Bordeaux, chacun y va de son analyse : ' Mauvais perdants ' pour les uns, ' Vraies victimes ' pour les autres.
Les contestataires du classement crient à la discrimination. Selon eux, 85 % des refusés auraient été jugés sur dossier, sans avoir reçu la visite, in situ, des examinateurs. Ils font aussi valoir une insuffisance de motivation dans les décisions figurant sur les procès-verbaux de non classement ou de déclassement. Plusieurs châteaux ont décidé d'agir devant le tribunal administratif de Bordeaux.
Outre des actions en référé, visant à suspendre l'application de l'arrêté de classement, plus de quatre-vingts recours en annulation ont été déposés. La procédure risque d'être longue et promet d'autres épisodes tumultueux.