De nombreux propriétaires de crus bourgeois du Médoc se sont réunis à Paris fin novembre. Le nouveau classement sera révisable tous les dix ans.
Le premier classement des crus bourgeois effectué sous l'autorité de la chambre d'agriculture de Gironde et de la chambre de commerce de Bordeaux date de 1932. Mais cette hiérarchisation n'avait jamais été homologuée par les ministères concernés. ' Or, depuis une quinzaine d'années, les crus bourgeois sont de mieux en mieux reconnus et ont acquis une certaine valeur. Des opérateurs cherchent à profiter de cette notoriété en utilisant cette mention de façon abusive ', constate Dominique Hessel, président du syndicat des crus bourgeois du Médoc. Jusqu'à présent, le syndicat ne disposait d'aucun moyen d'intervention car il n'existait pas de base réglementaire. C'est désormais chose faite puisque l'arrêté ministériel concernant les crus bourgeois a été signé par les ministères de l'Agriculture, de l'Economie et des Finances. Sa parution au Journal officiel est imminente.On officialise ainsi le fait que les crus bourgeois ne peuvent être produits que dans le Médoc et que seul, le grand vin peut utiliser cette mention (les deuxième et troisième vins n'y ont plus accès). ' La publication de cet arrêté était indispensable, mais cela ne constitue que le point de départ d'un grand chantier ', précise Dominique Hessel. En effet, il faut organiser le classement des crus bourgeois sous le pilotage d'un comité d'organisation qui fixera le cahier des charges et le calendrier. Parmi les critères retenus, citons la qualité du vin et sa régularité, la nature du terroir ou la notoriété du cru. Ce classement sera ouvert à tous les crus du Médoc, ceux qui sont déjà crus bourgeois ou qui souhaitent le devenir. Il sera révisable tous les dix ans et distinguera trois catégories : crus bourgeois, crus bourgeois supérieurs et crus bourgeois exceptionnels. Il devrait sortir d'ici à deux ans.