Ils sont 267 châteaux issus de huit AOC médocaines, soit 29 millions de cols, à porter la mention « cru bourgeois ». Une mention remise en cause tous les ans. Ce système, mis en place après l'annulation du classement des crus bourgeois en 2007, va changer.
Le 16 septembre dernier, en assemblée générale extraordinaire, l'Alliance des crus bourgeois a présenté un projet de réforme, adopté par 78 % des adhérents. Il s'agit de passer à une reconnaissance sur cinq ans. « Le fait d'avoir une mention pour un an seulement revient à se tirer une balle dans le pied », indique Frédéric de Luze, président de l'Alliance des crus bourgeois. Il est en effet compliqué pour un importateur ou un négociant de miser sur une marque en n'étant pas sûr que le vin gardera sa mention l'année suivante. »
Dans ce projet, la dégustation, même si elle reste primordiale, ne constituera plus le seul critère. Viendront se greffer également le calcul de notoriété, les bonnes pratiques agricoles et environnementales et les capacités oenotouristiques. Chaque année, un organisme indépendant contrôlera l'application de ces critères. « Actuellement, nous travaillons à la répartition des pourcentages accordés aux différents critères », indique Frédérique Dutheillet de Lamothe, directrice d'Alliance crus bourgeois.
Autre évolution : le rétablissement d'une hiérarchie, à la demande du négoce et de certains châteaux. Hiérarchie qui avait sauté en 2007 lorsque les crus bourgeois supérieurs avaient disparu. « Le retour à des strates est logique. Dans une même appellation, on trouve des prix, des qualités et des styles de vins différents, estime Olivier Cuvelier du château Le Crock, à Saint-Estèphe (Gironde). Il s'agirait de créer deux niveaux. » L'ensemble du projet devra faire l'objet d'un arrêté homologué par les ministres de l'Économie et de l'Agriculture. Frédéric de Luze espère l'adoption de ces nouvelles règles pour 2016 avec le millésime 2014.