« C'est un soulagement. Nous avons sauvé la mention Cru bourgeois. Nous avons travaillé d'arrache-pied pendant trois ans pour cela. » Frédérique de Lamothe, directrice de l'Alliance des Crus bourgeois du Médoc, goûte son plaisir. Le 23 septembre, elle a dévoilé la liste des 243 châteaux sur 290 candidats reconnus Crus bourgeois pour le millésime 2008. Retour en arrière : le 17 juin 2003, un arrêté ministériel homologue le premier classement officiel des Crus bourgeois du Médoc, consacrant 247 châteaux sur 490 candidats. Tollé des évincés qui dénoncent un manque d'équité, des membres du jury étant juge et partie. L'argument fait mouche auprès de la cour administrative d'appel de Bordeaux qui annule le classement en février 2007.
Dégustation à l'aveugle
L'Alliance et ses adhérents se retroussent les manches pour trouver une nouvelle formule.
Elle fait appel à un organisme extérieur : Bureau véritas. Elle élabore un cahier des charges, complété par un plan de vérification. Elle décide que la mention Cru bourgeois, sera remise en jeu pour chaque millésime. Les vins seront dégustés à l'aveugle deux ans après la récolte. Pour devenir Crus bourgeois, ils devront obtenir une note au moins équivalente à un panel de vins de référence. Demander la mention revient donc à participer à un concours ouvert à tous les producteurs de l'une des huit AOC du Médoc. Pour certains, cela pourrait être un frein à l'établissement de relations durables avec des importateurs, sachant qu'aucun château n'est sûr d'être sélectionné tous les ans.