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Sortie des bouteilles de la chaine d'habillage et pose du sticker d'inviolabilité de SpySeal sur une bouteille de vin de cru bourgeois (Château d'Escurac, à Civracen-Médoc, Gironde). PHOTOS P. ROY
À l'origine, ce n'est pas la lutte contre la contrefaçon qui a motivé la démarche de l'Alliance des crus bourgeois du Médoc, mais l'obligation d'apporter une garantie d'authenticité. En 2007, après l'annulation du classement des crus bourgeois, les adhérents de l'Alliance changent de système pour sauver leur mention. Ils s'engagent dans une démarche de qualification des vins et non plus de classement des propriétés. Ils confient cette qualification à un organisme indépendant : Bureau Veritas.
« C'est Bureau Veritas qui nous a demandé de mettre en place un système permettant d'authentifier chaque bouteille portant le label Cru bourgeois », raconte la directrice Frédérique de Lamothe. Dès 2008, elle fait le tour des procédés disponibles. À l'époque, le marché est moins florissant. Elle lance alors un appel d'offres auprès de trois fabricants (Arjowiggin, ATT et Prooftag).
« Imposer un minimum de contraintes »
L'Alliance retiendra la solution SpySeal de ATT. « Nous avons fait notre choix sur des critères de coût et de flexibilité. Il y a une très grande pluralité de profils au sein de nos adhérents. Nous souhaitions leur imposer un minimum de contraintes. »
Le SpySeal d'ATT se présente généralement sous forme d'autocollant (ou sticker) dont la pose nécessite d'équiper la ligne d'habillage d'une tête spécifique. Mais le dispositif peut également être imprimé sur la contre-étiquette, formule qui évite tout investissement supplémentaire sur la ligne de conditionnement. Négocié dans le cadre de l'Alliance, le sticker revient entre 18 et 21 euros pour mille unités en fonction des quantités. Il est devenu obligatoire pour toutes les bouteilles de cru bourgeois à partir du millésime 2010.
Chaque producteur reçoit d'ATT le nombre exact de stickers correspondant au volume de vin pour lequel il a obtenu la certification Cru bourgeois. Bureau Veritas contrôle l'adéquation entre le nombre de stickers et le volume de vin certifié. Jean-Marc Landureau, membre de l'Alliance des crus bourgeois, a adopté le sticker SpySeal depuis le millésime 2008. « C'est une contrainte et un coût supplémentaire, reconnaît-il. Mais désormais, cela doit faire partie de nos coûts de production. Faire du bon vin n'est plus suffisant. Le consommateur a besoin d'être rassuré sur ce qu'il achète. »
Garantie d'authenticité
Les importateurs, notamment les Chinois, ont accueilli très favorablement la nouvelle garantie apportée par les crus bourgeois. « J'ai eu de très bons retours, SpySeal rend la contrefaçon beaucoup plus difficile », témoigne Jean-Marc Landureau. « Fin août 2011, nous avons organisé un voyage en Chine et nous avons pu constater tout l'intérêt de notre démarche. La garantie d'authenticité que nous apportons avec nos stickers a été le centre d'intérêt des journalistes et prescripteurs que nous avons rencontrés. Cette innovation nous donne une longueur d'avance », ajoute Frédérique de Lamothe.
Le sticker aux multiples informations d'ATT
ATT (Advanced Track and Trace) est le leader mondial de la sécurité numérique appliquée à la protection des marques. En juin 2011, la société présentait à Vinexpo sa solution SpySeal destinée à la protection des vins et spiritueux. Il s'agit d'un sticker à coller sur la bouteille ou sur le goulot. Dans ce dernier cas, il fait office de témoin d'effraction permettant de prévenir le re-remplissage de la bouteille. Chaque SpySeal comprend un QR code, un code alphanumérique unique, un film diffractant et des informations invisibles.
Chaque bouteille a donc son propre code. La lecture du QR code avec un smartphone permet au consommateur de vérifier que l'étiquette du vin qu'il a acheté correspond bien à celle qui s'affiche à l'écran. Il peut ensuite comparer le code du sticker collé sur la bouteille à celui du sticker qui apparaît à l'écran, obtenant ainsi une garantie supplémentaire. La lecture du QR code donne aussi accès au site internet du producteur, décrivant la cuvée achetée. Enfin, les informations invisibles, qui ne peuvent être mises à jour que par une analyse poussée, peuvent être utilisées comme preuves devant les tribunaux.
