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Capsule de surbouchage, le détail qui compte

La vigne - n°147 - octobre 2003 - page 0

La réforme des contributions indirectes a allégé les formalités nécessaires à l'établissement d'une capsule de surbouchage personnalisée. De quoi se laisser tenter d'habiller ses bouteilles d'une coiffe en parfaite harmonie avec l'étiquette et la forme de la bouteille elle-même.

Lorsqu'il s'agit de faire bonne impression, l'art du détail fait la différence. Les bouteilles de vin n'échappent pas à la règle. Face au défilé de cols présentés en linéaires, la vôtre doit se détacher de la masse pour être l'heureuse élue. C'est tout l'art du packaging, qui regroupe les techniques d'emballage et de conditionnement. Dans le secteur viticole, on connait l'importance que représentent le modèle de la bouteille et l'étiquette. On oublie parfois certains détails, comme la capsule de surbouchage. Pourtant, cet élément participe pleinement à la présentation : il met en valeur ou, au contraire, ' casse ' la forme de la bouteille, jure ou s'harmonise avec l'étiquette...

Comme en matière de mode vestimentaire, l'idéal est d'obtenir un bel ensemble. La réforme des contributions indirectes facilite la réalisation de capsules personnalisées. Dès lors, pourquoi s'en priver ? ' Auparavant, il fallait déposer au service des douanes, pour chaque nouvelle capsule, une maquette pour qu'elle soit agréée au cas par cas. Désormais, c'est le fabricant qui reçoit l'agrément ', explique Jean-Claude Cocuron, inspecteur à la Direction générale des douanes. Dès qu'un vigneron s'adresse à l'entreprise idoine, les capsules commandées sont ' réputées ' conformes à la réglementation. La procédure s'en trouve allégée.

Une fois la capsule créée, on la commande en établissant un bon en deux exemplaires, l'un pour les Douanes, l'autre pour le capsulier. Lors de la remise des marchandises, le vigneron signe le bon de livraison et le DAA (document administratif d'accompagnement), lequel peut revêtir la forme d'un DAC (document d'accompagnement commercial). Il remet à jour ses stocks physiques. Par la suite, il devra inscrire l'ensemble de ces mouvements dans la déclaration récapitulative mensuelle, qu'il doit déposer aux Douanes au début du mois qui suit celui de la réception des marchandises.
Convaincu par l'allégement des formalités, il reste à choisir son modèle. Différents matériaux sont possibles : le plastique, l'étain, l'aluminium simple ou complexe. ' Pour l'aluminium, il faut compter un minimum de 30 000 capsules par an pour amortir le coût d'une personnalisation , explique Nancy Verriest, responsable commercial chez Pechiney. En revanche, on peut concevoir des petites séries, autour de 10 000 capsules par an, si l'on choisit l'étain. '

En réalité, le coût d'une capsule personnalisée tient compte des temps de changement et de réglage des machines. Plus la série est longue, plus ce coût s'amortit... Il faut compter entre 9 et 15,2 centimes d'euros pour une capsule personnalisée en aluminium simple et entre 12 et 18,3 centimes si elle est en aluminium complexe. En PVC thermorétractable, l'ordre de grandeur est de 14 centimes d'euros l'unité. Enfin, en étain, la fourchette est très large : de moins de 10 centimes d'euros (pour des vins tranquilles) à plus de 50 centimes d'euros.
Une chose est sûre : selon les professionnels du secteur, la personnalisation des capsules tend à se développer. ' Avant, pour une même cuvée spéciale, un vigneron conservait un habillage identique pendant dix ans. Aujourd'hui, même les plus petits tendent à développer une stratégie marketing. Ils font régulièrement évoluer leur packaging pour mieux séduire le consommateur , constate un responsable. Cette volonté d'innover est particulièrement présente lors d'un changement de génération sur l'exploitation. '

Généralement, le choix de la capsule est le dernier élément dans la réflexion sur le packaging . Ce ' détail ' va venir prendre place parmi les autres caractéristiques visuelles que sont le dessin de la bouteille, l'étiquette, la couleur et le graphisme. L'objectif est que le tout s'harmonise. Si le vigneron dispose d'un logo ou d'un blason, il est conseillé de le reprendre sur la capsule. Mais d'une façon générale, pour éviter les fautes de goûts, mieux vaut demander l'avis des habitués.
Les spécialistes déconseillent, par exemple, une capsule en forme de médaillon avec une étiquette carrée. La courbe de l'une dénote par rapport à la rectitude de l'autre. De la même manière, lors du choix de la couleur, il faut prendre en compte non seulement l'accord des teintes (éviter une étiquette bleue, une capsule dorée, le tout sur un vin rosé !), mais aussi l'aspect mat, satiné ou brillant de la capsule.

Suivant la clientèle visée, on peut vouloir jouer la carte de la tradition sobriété (mat), de l'élégance sensualité (satiné) ou, au contraire, du clinquant festif (brillant)...
Depuis peu, la réglementation accorde plus de liberté pour la conception. Il est possible d'apposer la Marianne sur le côté de la capsule. Cette option coûte, en principe, plus cher que le standard sur la tête, car elle nécessite la fabrication d'un cylindre pour l'impression. Pour les vins effervescents, Péchiney propose un modèle original de capsule à tête trouée, qui laisse apparaître la plaque du muselé. De quoi sortir du lot !



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