'C'est la femme qui achète le vin. Or, elle est sensible à l'élégance. Pour lui plaire, il faut jouer cette carte. ' Pour Joëlle Guibert, créatrice d'étiquettes chez Créap, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), et nouvelle exposante, la tendance est à la sobriété. Propos confirmés par ses concurrents. Fini le très brillant et le multicolore. Du côté de la calligraphie, il faut abandonner le style gothique et privilégier les lettres plus rondes... Pour séduire, il faut jouer sur les papiers dits à matières (aspect velours, gaufré....), sur la matité des textures et des couleurs. Ces dernières se libèrent. Le bleu est rentré dans les moeurs. Les vignobles du Sud osent le violet, le rouge ou l'orangé... La dorure a droit de cité, mais à doses homéopathiques. ' Plus on va vers la simplicité, moins on a droit à l'erreur ', explique-t-on chez Monroe, à Montagny (Loire). Cette entreprise fait preuve d'avant-garde en proposant une étiquette à l'aspect ' velours noir chatoyant '. Parmi les autres tendances, on note le développement des étiquettes à plusieurs corps et le retour des petits formats qui, selon Barat, à Port-Sainte-Foy (Gironde), sont en vogue chez plusieurs grands crus du Bordelais. Vu le nombre de mentions obligatoires, les opérateurs jouent un tour de passe-passe entre l'étiquette et la contre-étiquette.