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Le Jura met l'accent sur la communication

La vigne - n°150 - janvier 2004 - page 0

L'objectif 2004 du Jura est de renforcer sa communication. Cependant, l'interprofession a une épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête : son budget pourrait diminuer.

'Nous venons de définir un nouveau plan de communication sur trois ans ', annonce fièrement Sophie Roussey, directrice du Comité interprofessionnel des vins du Jura (CIVJ). C'est une première pour cette région, qui n'a pas pour habitude de travailler sur des projets à long terme : cette année, l'interprofession a pris le taureau par les cornes et a établi un plan d'action en huit volets. ' Notre principal objectif pour 2004, déclare Sophie Roussey, est de faire découvrir le vignoble jurassien aux nombreux touristes qui visitent la région, par le biais de campagnes publicitaires locales . '
En outre, le CIVJ souhaite continuer à développer la notoriété des vins du Jura dans le Nord-Est, grâce à de nouveaux supports de communication et à des mini-salons auprès des prescripteurs. Dans la même lignée, l'appellation cherche à optimiser le succès du vin jaune et à le faire rejaillir sur les autres vins du Jura par le biais d'une communication globale, qui sera réalisée lors de la Percée du vin jaune. Au niveau des CHR, des actions auprès des prescripteurs parisiens sont prévues, pour les inciter à inscrire les vins du Jura dans leurs référencements. L'accent sera également mis sur la formation des restaurateurs, grâce à des séances d'information dans les lycées professionnels.

Le CIVJ désire informer les responsables, tout comme les consommateurs, des accords mets-vins jurassiens que l'on peut réaliser. Une association phare entre des mets et des vins du Jura sera mise en avant en Franche-Comté (des grenouilles avec du vin blanc, par exemple) afin de bien relier les vins avec certains plats dans l'esprit des consommateurs. Pour ces derniers, le CIVJ va mettre en place un modèle de contre-étiquette. Les viticulteurs pourront le copier, ce qui facilitera la lisibilité. Enfin, à long terme, le CIVJ veut créer des animations et des aménagements dans le vignoble afin de dynamiser les ventes au caveau. Le Jura espère mener à bien toutes ces actions sur une période de trois à cinq ans.
Néanmoins, la campagne d'affichage habituellement réalisée par l'interprofession risque d'être supprimée, faute de budget. Le Conseil général du Jura envisage, en effet, de diminuer de moitié l'enveloppe allouée à la profession, la faisant passer de 76 250 euros en 2003 (15 % du budget annuel du CIVJ) à 38 000 euros pour 2004. Cela inquiète les professionnels, tant producteurs que négociants. Ces derniers considèrent, à l'image de Stéphane Pernet, président de la Fédération des syndicats du commerce en gros des vins et spiritueux de Franche-Comté, ' qu'il ne sert à rien d'améliorer la qualité des vins, si l'on ne peut pas communiquer à leur sujet '. L'objectif numéro un du négoce pour 2004 est donc de mettre l'accent sur la communication. En dehors de cela, la Fédération des négociants prévoit de contacter le ministère de l'Agriculture et les collectivités locales, afin d'obtenir plus de souplesse. ' Les charges administratives, telles que les déclarations mensuelles, nous font perdre notre compétitivité par rapport aux Espagnols, entre autres ', justifie Stéphane Pernet.

En attendant que cette requête porte ses fruits, les négociants vont créer des vins plus modernes, en jouant à la fois sur les assemblages et sur les étiquettes. D'autres programmes vont également être poursuivis en amont par la Société de viticulture du Jura. Un plan de maîtrise des effluents de cave a, en effet, été signé en 2001. Il prévoyait le traitement de 80 % des effluents vinicoles. A l'heure actuelle, 60 % sont traités ou raccordés à des stations d'épuration compétentes. Le but pour 2004 est d'arriver à traiter les 20 % restants.
De même, un plan de lutte contre la migration des produits phytosanitaires dans les eaux souterraines et superficielles a été initié au cours de l'année 2003. Il consiste à identifier les zones ' sensibles ' du vignoble, et à préconiser des techniques culturales adaptées, afin de limiter ces fuites. Ce programme va se poursuivre en 2004.
Enfin, l'un des objectifs de la Société de viticulture est d'établir un système de maîtrise du potentiel de production, basé sur une gestion des volumes d'agrément.

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