Pour les trois ans à venir, les Savoyards demandent que leur vignoble augmente de 1,5 % par an. Ils mettent l'accent sur la recherche de la qualité en amont afin de mieux valoriser leurs produits.
'Notre vignoble est petit, avec seulement 2 200 ha ', pose Michel Bouche, directeur de l'Interprofession et du Syndicat des vins de Savoie. ' Dans la région, la viticulture s'en sort assez bien , renchérit Charles-Henri Gayet, président de l'interprofession. Cela motive les jeunes pour s'installer et ce serait dommage de décourager ces vocations. Pour cela, l'Inao doit nous suivre. '
La première problématique de la Savoie est en effet d'obtenir des droits de plantations nouvelles. ' L'an dernier, nous n'avons eu que 15 ha, soit 0,7 % d'augmentation de surface, alors que la 'norme' nationale était à 1 % ', poursuit-il. Aussi, les Savoyards ont-ils demandé 33 ha pour 2004, soit 1,5 %. ' Ce taux de croissance doit se maintenir pendant deux ou trois années pour que nous puissions assurer les installations des jeunes et conforter les exploitations déjà existantes. A ce rythme-là, nous n'atteindrons notre potentiel maximal (3 000 ha) que dans vingt ans . '
Cette demande de croissance se justifie par une augmentation lente et progressive des ventes de vin de Savoie. ' D'autant que ce qui se plante maintenant se situe, dans 80 % des cas, dans des zones qualitatives, même si elles sont difficilement cultivables . '
D'ailleurs, la Savoie porte tous ses efforts sur l'amont. ' Nos caves ont tendance à être suréquipées, car elles gèrent de petits volumes ', justifie Michel Bouche. Les efforts ciblent maintenant sur la production de raisins de qualité. La lutte raisonnée se développe, ' dans une optique de qualité et pour l'image, bien sûr '.
Par ailleurs, ' nous voulons identifier des clones plus porteurs de qualité que de volume, pour les privilégier en plantation nouvelle ou en remplacement . ' Ce travail fait partie des grands projets entrepris par la Savoie. Mais il dépend, en partie, du financement de l'ITV. ' Jusqu'en 2002, nous avons bénéficié d'une antenne locale de l'ITV Rhône-Alpes. Mais le technicien, parti à la retraite, n'a pas encore été remplacé. Or, en 2004, les parcelles expérimentales doivent faire l'objet des premières microvinifications. '
Améliorer la qualité pour les Savoyards, c'est la condition pour conserver leurs marchés locaux, puis conquérir le marché national. Très consommé sur place, le vin de Savoie ' ne crache pas sur son image de vin à raclette, car elle est porteuse de volume, précise Charles-Henri Gayet, président de l'interprofession. Mais si nous voulons renouveler notre clientèle pour la maintenir à un niveau constant, nous devons nous adresser aux jeunes . ' Ce sont les premiers clients des vins de Savoie, car ce sont eux qui fréquentent les stations de ski.
Ainsi, les principaux opérateurs proposent des packagings ciblant délibérément cette clientèle jeune et sportive. Ils élargissent également leur offre avec des cuvées spéciales, plus haut de gamme, pour satisfaire le goût de la nouveauté de ces acheteurs. ' Nous faisons face à une concurrence de plus en plus agressive en terme de tarifs, dit Charles-Henri Gayet. Nous ne pouvons pas nous aligner sur les prix, compte tenu de nos coûts de production élevés. Alors, nous devons valoriser davantage nos vins. '