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Savoie : la peur du hors-piste

La vigne - n°172 - janvier 2006 - page 0

Malgré des incitations répétées à la conquête de marchés extérieurs, les producteurs savoyards restent frileux. Ils comptent encore trop sur la clientèle des stations.

La Savoie a longtemps vécu sur sa clientèle captive de skieurs, jeunes, sportifs, aisés. Mais eux aussi consomment de moins en moins. Et malgré une politique raisonnable de plantations, la Savoie produit de plus en plus. Elle sait depuis longtemps qu'elle doit aller chercher des consommateurs plus loin. ' Pas forcément beaucoup plus loin, insiste Michel Bouche, directeur de l'interprofession des vins de Savoie (CIVS). Il suffirait que les producteurs parcourent juste 50 à 100 km de plus qu'actuellement, jusqu'à Lyon par exemple. ' Très peu ont emprunté cette voie.
Pourtant, depuis cinq ou six ans, l'interprofession les y encourage. Elle leur propose de financer 30 % des frais de participation aux salons qui se tiennent en dehors de la région. Cette aide est accessible pour toute manifestation qui se déroule à plus de 100 km du siège de l'exploitation. Elle n'est donc pas réservée aux négoces ou caves coopératives qui disposent de suffisamment de volume pour se lancer à l'export. Mais pour l'instant, très peu d'entreprises en ont profité. A tel point que l'interprofession ne dispose pas vraiment d'un budget pour cette mesure. ' Jusqu'ici, nous avons toujours eu assez d'argent pour y répondre ', s'exclame Michel Bouche.
' Dans le même esprit, la région Rhône-Alpes a un projet d'action pour toute sa filière agricole, explique Michel Cartier, président du Syndicat des vins de Savoie. Cela nous permettra d'aller au-devant de nos clients dans d'autres régions. ' Ces actions, qui devraient commencer en 2006, seraient cofinancées par la région, les interprofessions et les exposants.

' Il faudrait aussi élargir notre image ', reconnaît Charles-Henri Gayet, président de l'interprofession et négociant. Jusqu'à présent, les actions de communication ont porté auprès des journalistes. ' Il nous faudrait communiquer auprès des metteurs en marché ', poursuit-il. Car les vins de Savoie ont pâti de la diminution du nombre de références de vins vendus en grande distribution. ' En moyenne, deux références permanentes sur quatre ont disparu ces deux dernières années, estime le négociant. Les vins des petits viticulteurs sont les premiers concernés. De plus, la grande distribution s'est recentrée sur l'apremont, qui se porte bien. A l'inverse, elle se détourne de l'abymes, du savoie générique ou du gamay, qui voient leurs stocks augmenter. '
Pour endiguer l'augmentation des volumes, la Savoie a aussi gelé l'attribution de ses droits de plantation, sauf aux jeunes de moins de quarante ans. Malgré cela, vingt hectares supplémentaires sont entrés en production en 2004, ce qui contribue à gonfler les stocks.

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