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archiveXML - 2007

Savoie Dans la tourmente

La vigne - n°183 - janvier 2007 - page 0

La Savoie subit la baisse de la consommation. Ses stocks sont en hausse et les cours continuent leur érosion.

La Savoie commercialise environ 70 % de ses vins dans la région Rhône-Alpes, à des consommateurs locaux et à des vacanciers. « Mais avec l'internationalisation du tourisme, les clients boivent moins de vins de Savoie, et plus de vins étrangers , déplore Michel Bouche, directeur de l'interprofession et du Syndicat des vins de Savoie. Et nous subissons la baisse de consommation. » Par ailleurs, selon Charles-Henri Gayet, de la maison de négoce Vachet, « la Savoie souffre de la concurrence nationale. Nos tarifs sont plus élevés que ceux des autres régions et nous en payons le prix ». Les sorties de chai stagnent, et la production est passée de 90 000 en 1985 à 135 000 hl à l'heure actuelle !
Du coup, malgré les 2 000 hl envoyés à la distillerie, les stocks sont en hausse de 8,5 % en un an à la propriété et de 10 % au négoce. Conséquence de ce surplus, les cours sont en baisse : « Les viticulteurs vendant à la propriété cassent les prix , poursuit Charles-Henri Gayet. Le négoce doit donc acheter moins cher. Tout le monde est perdant. »
La situation est mitigée suivant les appellations. Certaines, à l'image du Chignin-Bergeron et de la Roussette de Savoie, se portent bien, du fait de leur petite taille. L'Apremont aussi, car c'est la plus grosse appellation.

Par contre, l'Abymes, deuxième appellation en taille, souffre. Selon Michel Bouche, cela provient du fait que la grande distribution a diminué son nombre de référencements. Elle ne présente plus qu'une seule appellation de Savoie sur ses linéaires, et c'est l'Apremont, puisqu'il offre les plus gros volumes. L'Abymes reste donc sur le carreau. Pour les rouges, ceux élaborés à partir de cépages régionaux tirent leur épingle du jeu. C'est le cas de la mondeuse. En revanche, ceux à base de cépages internationaux, comme le gamay, peinent. « C'est bien simple : je ne vends plus de gamay hors de la région, témoigne Charles-Henri Gayet. Il est beaucoup trop cher comparé à un gamay du Beaujolais ou de l'Ardèche. »
Un contrat d'objectif Rhône-Alpes vient d'être adopté pour aider les viticulteurs. Cela ne sera pas de trop pour arriver à équilibrer commercialisation et capacité de production.

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