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L'approvisionnement en plants

La vigne - n°152 - mars 2004 - page 0

La cave de Die Jaillance a mis en place une convention entre ses adhérents et les pépiniéristes pour faciliter l'achat de plants. Les deux parties s'engagent à la suivre.

A l'arrivée d'Olivier Malet, en 1991, la cave coopérative de Die Jaillance regroupait les commandes de plants de ses adhérents, et se fournissait ensuite chez trois ou quatre pépiniéristes. Mais les viticulteurs étaient mécontents : ' Ils se plaignaient d'un manque de rigueur et de traçabilité de la part de pépiniéristes , se souvient Olivier Malet. Certains porte-greffes ou greffons venaient de chez un autre pépiniériste, et étaient de mauvaise qualité . '
Olivier Malet a donc commencé à plancher sur le problème, avec un groupe de viticulteurs de la cave. Tout d'abord, ils ont sélectionné les deux meilleurs pépiniéristes parmi leurs quatre fournisseurs. Ensuite, ils ont mis sur pied une convention. La cave achète environ 100 000 plants par an, ce qui explique que les pépiniéristes acceptent ses exigences en matière de traçabilité et de qualité. En effet, la cave ne se fournit chez un pépiniériste que s'il s'engage à ne livrer que du matériel conforme à la législation en vigueur, et à autoriser des visites de ses installations. De même, il doit participer tous les ans à un tour des principales plantations de l'année, pour constater le taux de reprise et déterminer les causes de mortalité éventuelle.

Mais surtout, le pépiniériste doit s'engager à tremper tous ses plants à l'eau chaude. ' Nous souhaitons un trempage systématique pour plusieurs raisons, explique Olivier Malet . Tout d'abord, cela détruit les phytoplasmes vecteurs de la flavescence dorée, limitant ainsi sa propagation, et diminue les risques de nécrose bactérienne. Mais surtout, cela oblige les pépiniéristes à être sérieux : si la soudure n'est pas bien réalisée, si le plant est trop chétif, ou encore s'il a passé un an au frigo, il mourra après le trempage. Ce système nous garantit donc des plants de haute qualité . '

Depuis, Olivier Malet n'est plus inquiet : ' Même lorsque nous demandons un assemblage particulier que notre fournisseur ne réalise pas, la personne vers laquelle il va se retourner devra également travailler sérieusement, sous peine de perdre ses pieds au trempage . '
Avant de mettre en place cette convention, la cave a réalisé de nombreux essais, en collaboration avec l'Entav, pour vérifier que le traitement à l'eau chaude n'abîmait pas les plants. Aucun effet n'ayant été constaté sur les cépages de la région (muscat, clairette, aligoté, chardonnay, pinot, gamay et syrah), le système a été validé.
Ce traitement à l'eau chaude a un coût, qui est assumé par les viticulteurs. Le trempage vaut environ 0,013 euros/plant, auquel s'ajoute 0,02 euros/pied pour le transport jusqu'à Carcassonne. C'est Olivier Malet qui se charge de la négociation des prix.
Par ailleurs, le viticulteur s'engage à bien préparer son terrain et à entretenir sa plantation. Il remplit un document d'arrachage et de plantation, dans lequel il précise la superficie concernée, le cépage, le travail effectué (défonçage, labour...), la désinfection chimique... Une fois les plants livrés, il s'engage à les conserver dans un local frais et ventilé.
Si un problème de reprise est constaté durant l'été suivant la plantation, le pépiniériste se rend sur la parcelle. S'il est responsable, il remplacera les plants dans un délai convenu avec le viticulteur, et remboursera les frais d'arrachage et de replantation.

S'il s'avère que la faute incombe au viticulteur, ce dernier prendra les frais de remplacement à sa charge. Enfin, dans le cas d'une responsabilité partagée, les coûts seront divisés entre les deux parties.
Depuis que ce système est en place, Olivier Malet n'a constaté aucun litige important. ' Les viticulteurs sont satisfaits et la cave obtiendra ses raisins trois ans après, comme cela est prévu ', conclut-il.


OLIVIER MALET, technicien viticole à la cave coopérative de Die Jaillance, à Die (Drôme)
13 ans d'ancienneté
297 adhérents
50 000 à 60 000 hl vinifiés par an
135 salariés
33 Meuros de chiffre d'affaires 2003
Jaillance : marque leader en France sur le marché des vins effervescents, hors champagne.




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