La cicadelle vectrice continue de progresser vers le nord. La flavescence aussi, mais beaucoup moins rapidement. Pourtant, dans les périmètres de lutte obligatoire, la maladie stagne ou régresse.
La flavescence dorée est causée par un phytoplasme qui se propage par bouture, greffe ou par la cicadelle jaune : Scaphoideus titanus. Aucun traitement n'existe contre lui. Seule la lutte insecticide contre le vecteur, l'arrachage des ceps contaminés et le contrôle des jeunes plants sont efficaces.
Sept régions sont actuellement touchées par la jaunisse : Corse, Paca, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et Poitou-Charentes. Dans les communes concernées, trois traitements par an avec un insecticide homologué contre la cicadelle jaune sont rendus obligatoires par arrêté préfectoral. Les dates d'intervention sont précisées dans les Avertissements agricoles.
Dans les zones où la lutte est réalisée depuis plusieurs années, le taux de contamination des ceps est soit en stagnation, soit en diminution. La stratégie est donc payante. A tel point que dans les secteurs où du fait de ces traitements, la cicadelle et la maladie semblent avoir disparu, on se demande, si on ne pourrait pas arrêter la lutte obligatoire. ' C'est une question importante. La Protection des végétaux et plusieurs chambres d'agriculture ont mis en place des dispositifs expérimentaux, afin de voir les conséquences d'un arrêt total des traitements dans ce type de zone. Il est encore trop tôt pour que l'on puisse se prononcer ', déclare Jean-Michel Trespaillé-Barrau, du SRPV à Carcassone. D'ores et déjà, certains arrêtés préfectoraux (dont ceux de l'Hérault, des Pyrénées-Orientales et de l'Aude) n'obligent plus qu'à effectuer deux traitements au lieu de trois.
Alors que la maladie stagne ou régresse dans les périmètres de lutte obligatoire, elle s'étend encore et toujours en dehors. En 2003, plusieurs nouveaux foyers ont été découverts : en Gironde, dans le Tarn-et-Garonne, les Charentes et le Vaucluse, créant ainsi de nouveaux périmètres de lutte. La cicadelle, elle, s'est propagée au-delà des régions concernées par la flavescence. Aujourd'hui, seuls les vignobles champenois et alsaciens en sont totalement indemnes. Tant que la maladie n'est pas présente, la lutte contre le vecteur n'est pas nécessaire. Dans les parcelles devant mettre en place la lutte obligatoire, un traitement réalisé au plus tard 30 jours après le début des éclosions, permet de détruire les larves qui ont acquis le phytoplasme. Une autre intervention est nécessaire en raison d'un échelonnement des éclosions un mois plus tard, suivi d'un troisième traitement contre les formes migrantes. En plus de ces interventions, des mesures prophylactiques doivent être employées. Epamprage et élimination des bois de taille permettent de détruire de nombreux oeufs. Une application hivernale d'huile minérale ou végétale sur les ceps peut également être conseillée.