ImprimerEquipée d'une vision artificielle, la nouvelle prétailleuse Visio, de Pellenc, a donné satisfaction à ses premiers utilisateurs. Cependant, elle exige des débits d'huile très élevés. Bien souvent, il faut aussi acheter une centrale hydraulique.
Les nouvelles prétailleuses Visio, de Pellenc, viennent d'achever leur première campagne. Lancées l'an dernier, elles sont dotées de nouveaux disques de coupe et, surtout, de caméras matricielles. Le système se décline en deux versions. Visio 1 ne détecte que les piquets. La machine s'ouvre quelques centimètres avant l'obstacle et se referme immédiatement après. Visio 2 assure également le suivi de rang : il garde une hauteur constante entre les cordons et la prétailleuse. Les coursons sont tous coupés à la même longueur. Visio 1 est commercialisé 3 050 euros HT, Visio 1 + 2 coûte 3 660 euros HT. Il existe différentes configurations de prétailleuses ainsi équipées. Leur prix, clés en main, s'échelonne entre 6 000 et 17 000 euros HT.
Karl Voorhuis, régisseur du Clos des Langres, à Corgoloin (Côte-d'Or), a acheté une Visio 1 de 2 × 3 disques. Il l'a montée à l'avant d'un enjambeur Bobard. Un problème s'est posé lors de la mise en route. ' Ce matériel nécessite un gros débit de la centrale hydraulique du tracteur, le double de ce que nous avions prévu. ' D'autres utilisateurs ont connu la même déconvenue. Jacques Servoles, adjoint de direction au département viticulture de la société Pellenc, reconnaît ces problèmes. ' Ces machines sont effectivement gourmandes en terme d'hydraulique. Il arrive que certaines pompes de tracteur n'aient pas un débit suffisant. Nous sommes très souvent contraints de vendre des centrales hydrauliques spécifiques pour y remédier. '
Dominique Foucault, chef de culture du lycée viticole de Blanquefort (Gironde), a rencontré un autre souci. Il utilise, sur le domaine de 45 ha, une prétailleuse Visio 1 + 2 à 2 × 6 disques montée sur un porteur Pellenc. ' Après le franchissement d'un piquet, la prétailleuse ne se referme pas complètement. Les techniciens de Pellenc m'ont indiqué que le problème est simple à résoudre. ' Mis à part cela, il estime que son matériel ne souffre d'aucun défaut. Il insiste sur l'amélioration des conditions de travail du personnel. ' Le système de détection de piquets réduit considérablement la fatigue de l'opérateur. Celui-ci n'a plus à fixer le rang en permanence pour procéder à l'ouverture manuelle de la prétailleuse. ' Les conducteurs se servent uniquement de la détection des piquets. Le suivi de cordons est ' superflu, car nos cordons sont très réguliers. Ce dispositif ne joue qu'un rôle pédagogique auprès de nos élèves '.
Karl Voorhuis se dit aussi très satisfait de son investissement. ' Le confort et la qualité de travail se sont révélés à tout point de vue excellents. Il ne reste vraiment que peu de sarments non prétaillés près des piquets. Le système d'ouverture asservie évite la casse. Seul un fil oblique a été coupé. '
Fabien Paquet est entrepreneur de travaux agricoles, à Triac-Lautrait (Charente). Avec sa Visio 1, dotée de 2 × 6 disques et montée sur un porteur Pellenc, il a prétaillé 150 ha de vignes. Au début, ' elle avait tendance à confondre un entassement de sarments avec un piquet, mais le problème a été rapidement résolu '. Fabien Paquet estime réalisé un gain du temps. ' Sur les palissages bien adaptés à la mécanisation, nous mettons, en moyenne, trois quarts d'heure pour tailler 1 ha de vignes avec des rangs espacés de 3 m, soit environ 10 min de moins qu'avec notre ancienne prétailleuse Pellenc. '
A la différence des autres utilisateurs, Frédéric Fabre se sert régulièrement du suivi de cordons, en plus de la détection des piquets. Il se dit emballé. ' C'est un plaisir de travailler avec ce matériel, y compris la nuit. Il n'y a rien à faire, sinon garder le tracteur dans la bonne direction. Ce système exige des palissages bien droits et les manquants perturbent les détecteurs, ce qui peut sembler normal. En fait, ce matériel oblige à bien travailler ! '
Frédéric Fabre exploite 50 ha de vignes en AOC Côtes de Provence à Cuers (Var). Il s'est servi d'une prétailleuse à 2 × 7 disques, montée en position ventrale sur un tracteur Fendt 275. Il n'a qu'une objection à faire : ' Il faut impérativement que les piquets de palissage dépassent de 40 cm le fil porteur. Faute de quoi, on ne peut pas utiliser simultanément Visio 1 + 2, car les piquets ne sont pas détectés. '
