Deux entreprises italiennes associées ainsi que Pellenc, en France, lancent deux prétailleuses avec un système de vision. Les outils de coupe de ces machines suivent les cordons afin que la longueur des coursons reste constante.
Potamatic, des entreprises italiennes Biemmemeccanica et Vision Device, a fait ses premiers pas lors du salon Veronafiere, qui s'est tenu à Vérone (Italie), du 10 au 14 avril. Cette prétailleuse hydraulique automatisée est adaptée à un système de conduite en cordon libre. Le dispositif de taille est constitué de trois barres de coupe : une de chaque côté du rang, et une au-dessus. La position de chaque barre est réglée grâce à un vérin hydraulique.
L'utilisateur rentre le paramètre de coupe dans l'ordinateur, c'est-à-dire la hauteur à laquelle il veut que chaque courson soit taillé. Cette dimension est déterminée par le nombre de bourgeons qu'il veut laisser.
Deux caméras sont situées sur le châssis de la prétailleuse, de part et d'autre de la vigne. Elles filment le cordon. A partir de là, l'ordinateur calcule à quelle hauteur positionner les barres de coupe. Un écran, situé à l'intérieur de la cabine du tracteur, permet de visualiser les ceps. Ainsi, le viticulteur peut vérifier le bon déroulement de la taille et faire quelques ajustements ou réglages si nécessaire. La vitesse d'avancement est d'environ 3 km/h.
Pour le moment, cette machine n'est pas équipée de détecteur de piquets. Elle est donc surtout pratique pour des vignes non palissées. Mais les fabricants sont en train de modifier certains paramètres pour travailler sur des vignes palissées.
Cette prétailleuse a été testée en Italie durant trois hivers sur l'exploitation Monsignore Farm, à Rimini. Les résultats montrent que cette machine va plus vite avec son système optique que sans : 3,1 km/h au lieu de 2,2 km/h. De plus, l'avancement dans le rang est plus uniforme avec les caméras, car l'utilisateur se fatigue moins. Pour cette même raison, le travail est aussi de meilleure qualité. La Potamatic est disponible à partir de 40 000 euros.
La prétailleuse Visio, de Pellenc, présentée à la presse le 3 avril 2003, fonctionne selon un principe différent. Le système de coupe comporte deux barres verticales, situées de part et d'autre du rang, sur lesquelles sont empilés des disques d'émiettage. En dessous de ces deux barres, se trouvent deux capteurs. Sur l'un d'eux, deux émetteurs sont disposés. Ils envoient un signal lumineux d'une longueur d'onde de 950 nm (proche des infrarouges) à l'autre capteur.
Si, sur leur trajectoire, les rayons rencontrent un obstacle, ce dernier est traduit sous forme de pixels sur le capteur de réception. Les piquets étant plus gros que les sarments (un obstacle de plus de 23 mm de diamètre est considéré comme étant un piquet), ils sont détectés par la machine et un signal commande l'ouverture des deux bras afin de les éviter. Ainsi, la prétailleuse n'abîme pas les piquets, coupe tous les sarments autour et procure un confort de conduite, puisque l'utilisateur n'a plus à ouvrir les barres de coupe toutes les cinq secondes.
Ce dispositif peut être associé à un système de détection du cordon, qui permet de maintenir la hauteur de prétaille constante, comme pour la Potamatic.
Pour cela, un émetteur supplémentaire est disposé à côté des deux autres. Grâce à ce système de vision, la prétailleuse peut travailler de nuit et par temps de pluie. Sa vitesse d'avancement peut atteindre jusqu'à 8 km/h, contre 5 km/h sans système de vision. Le viticulteur gagne donc du temps. En outre, la vitesse de rotation des disques est rendue proportionnelle à l'avancement, ce qui permet de ne pas tirer, ni pousser les sarments, et donc de ne pas abîmer la vigne. Le système Visio 1 (détection de piquets) est commercialisé à 3 050 euros, et la Visio 2 (suivi de cordon) est à 610 euros. Une prétailleuse Pellenc pour tracteur interligne, équipée de ces deux systèmes, revient donc à 17 900 euros HT, et le porteur multifonction à 16 190 euros.
Après le passage de l'une de ces deux prétailleuses, le travail du tailleur est plus rapide, puisque les coursons sont presque tous à la bonne longueur. Il ne reste plus que quelques coursons surnuméraires à supprimer, ce qui implique un gain de temps considérable.