L'AOC Côtes du Roussillon change de cap

Les opérateurs des Côtes du Roussillon cherchent à repositionner l'image de leur vin au sein de leurs circuits de distribution. Engagée dans une stratégie d'écoulement des volumes à bas prix, l'appellation est aujourd'hui dans la tourmente. ' Les rendements ne dépassent pas 50 hl/ha. Pour s'en sortir, il faudrait valoriser fortement nos produits, lance un vigneron. Or, c'est le contraire qui se produit, entraînant un faible revenu à l'hectare. ' L'AOC a donc fait, l'an passé, l'objet d'une réflexion. Les conclusions ont été rendues fin 2003. L'export (42 % des volumes) constitue le premier débouché. L'Allemagne arrive en tête , ' un marché de bas prix dominé par les hard discounters ', fait valoir un analyste.
La configuration est quasiment la même en France. Ces dernières années, les vins de l'AOC, rosés en tête, ont surtout alimenté les chaînes de hard discount. Le groupement de producteurs Les Vignerons catalans, qui maîtrise près de la moitié des volumes de l'AOC, a décidé de réorienter sa gamme. ' Nous visons un repositionnement en GD classique sur des segments de 3 à 5 euros ', annonce Christophe Palmowski, directeur marketing. Objectif : des produits de marque, facilement identifiables, au profil plutôt fruité. L'entreprise a donc lancé une gamme baptisée Art de vivre. ' Les étiquettes adoptent un code couleur, orange pour le rouge, bleu pour le rosé et rouge pour le blanc, qui permet de les repérer facilement. ' Les premières bouteilles ont été distribuées en Grande-Bretagne, un marché à valeur ajoutée. Depuis janvier, elles sont présentes, en France, chez Monoprix.
Après l'export et la GD, la vente directe représente le troisième circuit de distribution. ' Il y a une vingtaine d'années, ce débouché était faible. Aujourd'hui, si l'on ajoute à la vente au caveau, celle en CHR, chez les cavistes et dans les magasins de proximité, cela représente près de 30 % des volumes écoulés , commente Bernard de Roquette, président du syndicat. Cette progression s'est opérée au détriment de la vente au négoce traditionnel, mais a permis d'accroître la notoriété des produits. ' Les efforts engagés dans ce domaine devraient se poursuivre par la mise en avant des terroirs de l'appellation.