Les ventes de corbières repartent à la hausse. Fin juillet, au terme de 2005-2006, les sorties de chai ont progressé de 12 % en volume (590 000 hl), par rapport à la campagne précédente (530 000 hl). Corbières est la seule des grandes AOC en Languedoc (Minervois, Coteaux du Languedoc) à émettre ce signal positif. Gros bémol : les cours du vrac sont en chute libre, avec 60 euros/hl pour 2005-2006, contre 70 euros.
L'AOC récolte 550 000 hl par an. Elle vend 60 à 70 % en vrac au négoce. Avec de tels volumes, elle attire la grande distribution et, depuis quelque temps, le hard discount, grand amateur de prix cassés.
« Depuis deux à trois ans, ce circuit a pris une part accrue dans nos débouchés , constate Vincent de Beaulieu, président du syndicat et de la Cave coopérative des Hautes Côtes d'Alaric. Il représente désormais 22 % de nos ventes en volume. » L'AOC Corbières y joue le produit d'appel avec un positionnement de prix entre 1,50 et 1,60 euros. « Un transfert de volume s'est opéré de la grande distribution classique vers le hard discount », ajoute Jean-Pierre Thène, directeur du Syndicat des Corbières. Si la grande distribution demeure le premier circuit de vente de l'appellation avec 33 % des quantités absorbées, sa part tend donc à régresser. En 2000, elle vendait 216 000 hl de corbières, contre 173 000 hl en 2005.
L'exportation, où s'effectuent un tiers des ventes, stagne. « C'est un marché difficile à pénétrer, indique Vincent de Beaulieu. Il est dominé par les vins de pays de cépage. Notre identité n'est pas suffisante pour s'y forger une place. »
Comme ailleurs, le circuit traditionnel (CHR) est en berne. « Il est concurrencé par les prix très bas pratiqués par les grandes surfaces. » Reste la vente directe à la propriété, « en constante augmentation depuis une dizaine d'années, grâce à la dynamique des caves qui se battent pour améliorer l'image de l'appellation », se félicite Vincent de Beaulieu.
L'AOC attend les effets de l'extension de l'aire des Coteaux du Languedoc, acquise pour la récolte 2006. « Notre problème, c'est que nous récoltons 550 000 hl d'un seul nom, argumente le président de l'AOC. Nous allons pouvoir déclarer une partie de ce volume en Coteaux du Languedoc. Cela devrait nous permettre de repositionner l'appellation Corbières vers le haut. » De quoi sortir le vignoble de son statut d'entrée de gamme.