Après une campagne 2001-2002 difficile, les AOC du Languedoc démarrent 2002-2003 avec des cours en baisse.
'Les AOC du Languedoc se situent surtout dans les premiers prix du marché des appellations. Elles suivent directement la tendance générale. Celle-ci n'étant pas brillante... Corbières, Coteaux du Languedoc et Minervois souffrent ', constate un négociant. L'analyse de l'interprofession est plus tempérée. Les chiffres officiels indiquent des cours moyens, cumulés sur les cinq premiers mois de la campagne, en recul pour les rouges des Corbières (- 6,7 %), du Minervois (- 7,2 %), et stables pour les Coteaux du Languedoc. De plus, selon les contrats enregistrés, le marché est plus actif que l'an passé. Il faut dire que la dernière campagne a été difficile pour les AOC : 2001-2002 a vu l'activité globale du vrac diminuer de 89 000 hl par rapport à 2000-2001. Fin juillet 2002, les stocks de l'ensemble des AOC tranquilles ont affiché + 18 % (1 645 892 hl).
Dans ce contexte, l'annonce d'une petite vendange a été la bienvenue. Les déclarations de récolte de corbières totalisent 663 000 hl en 2002, soit - 5 % par rapport à 2001. Pour stabiliser le marché, l'assemblée générale du CIVL (Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc), réunie le 21 août, a reconduit une mise en réserve des corbières et coteaux-du-languedoc du millésime 2002 : 20 % des volumes revendiqués ne pourront être disponibles à la vente qu'à compter de fin juillet 2003. Cette mesure, reconduite pour la troisième année consécutive pour les corbières et pour la deuxième fois pour les coteaux, vise à développer l'élevage. Début janvier, l'analyse des courtiers restait pessimiste. L'un d'eux travaillant dans l'Hérault affirmait : ' J'ai des clients qui ont deux récoltes en cave. Comme le négoce sait que les stocks sont élevés, il ne se presse pas . ' Seuls les rosés marchent bien en raison de la surchauffe des Côtes de Provence. Un autre courtier pour l'Aude déclarait avoir placé ' peu d'AOC depuis le début de la nouvelle campagne et à des prix bien inférieurs à ceux affichés par le CIVL ', dont quelques observateurs contestent la validité.