Fin 2003, en dépit d'une baisse de son cours moyen pondéré (- 13 %), le minervois accuse - 9 % en cumul de transactions .
Face au retour des bordeaux à petits prix, les trois AOC les plus volumétriques du Languedoc ont perdu de leur intérêt. Faute de pouvoir maintenir les parts de marché acquises lors des surchauffes en Aquitaine, les Corbières, le Minervois et les Coteaux du Languedoc ont creusé un écart entre les volumes produits et ceux commercialisés. A cela s'ajoute le problème des régions mixtes, à savoir qu'une partie du potentiel de production (entre 15 et 20 %) est déclarée en AOC ou en VDP-VDT, suivant les opportunités de marché. La genèse des difficultés actuelles remonte à la récolte 2001, où la nature s'est montrée généreuse. A l'époque, les vins de pays et de table sont dans la tourmente. ' Plus de 1,8 Mhl ont été déclarés en appellation, alors que le marché absorbe, au plus, 1,5 Mhl ', explique un responsable. Au printemps 2003, ce déséquilibre pèse sur les cours. Ces premières baisses ne suffisent pas à relancer le marché. 2002-2003 se termine en Corbières avec des stocks évalués à 640 000 hl, soit 100 000 hl de plus que l'année précédente. Dans ces conditions, difficile de maintenir des cours...
C'est l'appellation Minervois qui a le plus souffert : fin décembre, elle cumulait baisse de son cours moyen pondéré (- 13 %) à cinq mois de campagne et recul du cumul de ses transactions (- 9 %). L'année 2003 s'est terminée sur un prix mensuel de 75 euros/hl. ' Autant dire aux viticulteurs d'arrêter de faire du minervois ! ', lance un opérateur. Pour certains, les problèmes sont renforcés par les structures de commercialisation. ' Les groupements de producteurs pèsent lourd. Or, leur investissement commercial va, en priorité, sur les VDP. Peu jouent la carte AOC. Au final, la notoriété de nos vins en souffre ', analyse-t-on. A moyen terme, les professionnels voient, dans la baisse des déclarations de récolte 2003, un moyen de rétablir l'équilibre des marchés. En Corbières, on enregistre 100 000 hl de moins ! Pour le président du syndicat, c'est surtout le fait de la mise en place du nouveau plan d'encépagement, où le carignan est tombé à 50 %.