Le marché des Coteaux du Languedoc est dans le rouge : volumes échangés et prix sont en nette régression. Le négoce se désengage au profit de marchés plus porteurs.
Avec 75 545 hl échangés sur les onze premiers mois de la campagne, les transactions de Coteaux du Languedoc rouges ont chuté de 53 %, par rapport à 2001-2002 sur la même période. Le marché a perdu de son attractivité dès le début de la crise des AOC. ' Le négoce ne fonde pas sa stratégie sur les Coteaux du Languedoc. Beaucoup de négociants jouent plus le jeu des cépages que de l'AOC, car les marchés sont plus valorisants ', explique Christophe Jammes, responsable économie au CIVL. Les producteurs se sont adaptés et ont déclaré plus de récolte en vin de pays. ' Sur des terroirs souples, nous encourageons nos adhérents à produire du vin de pays. Cette année, nous n'avons déclaré en AOC que 20 % de nos volumes. Depuis 2001, nous avons adopté une stratégie de repli pour les Coteaux du Languedoc. Nos marchés se limitent à des courants d'affaires historiques, pour lesquels nous maintenons des cours assurant une rémunération correcte à nos adhérents : entre 75 et 77 euros/hl ', confie Jean-Louis Reffle, directeur de la Cave de Montagnac. Le recul est général à l'appellation. La déclaration de récolte de la campagne en cours chiffre une baisse des volumes de 30 % par rapport à 2001. Christophe Jammes affirme : ' Le marché de l'AOC est désormais équilibré. En 2004-2005, 233 000 hl ont été agréés en Coteaux du Languedoc rouge et 238 000 hl sont sortis des chais. '
Pour redresser le marché, ' il faut restructurer l'offre en matière d'AOC, car les appellations Coteaux du Languedoc, Corbières et Minervois sont interchangeables du point de vue de leur notoriété. Cela entraîne des mouvements spéculatifs du marché en vrac d'une appellation à l'autre ', estime Jean-Benoît Cavalier, président du Syndicat des Coteaux du Languedoc. Christophe Jammes confirme : ' La création d'une AOC régionale Languedoc pourrait éviter le cannibalisme opéré sur le marché du vrac. '