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Languedoc La filière se prend en main

La vigne - n°183 - janvier 2007 - page 0

Les appellations ont adapté leurs déclarations de récolte à leurs débouchés. Elles ont créé l'AOC Languedoc, qui sera le socle de la gamme régionale. Les vins de pays d'Oc annoncent la mise en place d'une hiérarchisation de leur offre.

En 2005-2006, les appellations « ont ajusté leurs disponibilités à leurs débouchés », explique Christophe Jammes, du Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL). Les producteurs ont accepté la discipline demandée par les syndicats. Ils ont modéré leurs déclarations de récolte, qui se sont établies à 1,4 Mhl, alors qu'en 2001-2002, elles étaient montées à 1,8 Mhl. Ils ont aussi souscrit 104 000 hl à la distillation de crise, après 120 000 hl en 2005, ce qui a permis d'alléger les stocks. Les sorties ont progressé de 1 %, mais les cours ne se sont pas redressés.

Corbières a regagné 50 000 hl de parts de marché, en cédant sur les prix pour y parvenir. Son cours moyen s'est établi à 60 euros/hl. « Les appellations souffrent de la dérégulation sur les autres segments, détaille Christophe Jammes. Comme nous sommes en zone mixte, les acheteurs qui viennent pour les appellations prennent en même temps des vins de pays. Sur ce segment, les déclarations dépassent de beaucoup les volumes vendus. Les négociants ont toute latitude pour imposer une baisse des prix, qui touche les appellations par contrecoup. Au niveau d'Inter-Sud, la Fédération des interprofessions du Languedoc-Roussillon, nous voulons ajuster les déclarations aux débouchés segment par segment », affirme-t-il.
Les AOC du Languedoc se concurrencent aussi entre elles. L'arrivée de l'appellation régionale Languedoc devrait changer la donne. Elle constituera le socle de la pyramide, et offrira aux négociants des volumes importants pour approvisionner leurs marques. Les autres appellations devraient se repositionner au-dessus, sur des marchés mieux valorisés. En décembre, il ne restait plus que le décret à signer. L'appellation Languedoc pourra être revendiquée pour le millésime 2006, sur des volumes déclarés dans l'une des autres AOC du Languedoc-Roussillon.

« Les négociants sont intéressés par l'image Languedoc, qui s'est améliorée. Ils préparent leur stratégie de marketing. Au sein de l'interprofession, un groupe de travail planche sur la définition du produit. Et nous avons prévu un budget de communication pour 2007 », précise Philippe Coste, président du CIVL.
Avec les vins de pays et les vins de table, qui représentent 9 Mhl, les producteurs ont perdu 89 Meuros de chiffre d'affaires entre 2004-2005 et 2005-2006. Sur les VDT, avec 2,8 Mhl vendus en vrac à 37,43 euros/hl en moyenne, le chiffre d'affaires des producteurs recule de 34 %. Sur les vins de pays de département, il perd 22 %. Les transactions de vins de pays d'Oc progressent de 5 % en volume, avec 3,75 Mhl. Mais les prix baissent de 12 %, si bien que le chiffre d'affaires se réduit de 7 %.

Le prix moyen des VDP d'Oc est tombé de 74,30 euros en 2003-2004 à 56,07 euros/hl en 2005-2006. Durant cette dernière campagne, 82 % des merlots se sont vendus à moins de 60 euros/hl, contre 13 % en 2002-2003. Plus de 33 % des chardonnays sont en dessous de 60 euros/hl, alors qu'en 2003-2004, tous ou presque étaient à 70 euros/hl.
Pour améliorer la lisibilité de l'offre et mieux défendre les cours dans chaque catégorie, le Syndicat des VDP d'Oc met en place une segmentation. La décision a été validée le 14 décembre.
« En haut de la pyramide, nous avons créé la catégorie Collection pour répondre à la demande des producteurs qui voulaient démarquer leur haut de gamme. Elle se repèrera par un logo et devra être mise en bouteilles dans la région. Style, le coeur de gamme, correspond pour l'essentiel à l'offre actuelle. Et comme socle de la pyramide, nous allons créer Séduction pour des vins plus technologiques, produits avec des rendements supérieurs et des contraintes assouplies. Cela devrait nous permettre de progresser encore sur le marché mondial », affirme Jacques Gravegeal, président du syndicat.

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