Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2004

Les plaques Beaulieu simplifient l'encollage des filtres à terre

La vigne - n°154 - mai 2004 - page 0

L'une de ces plaques permet d'encoller 1 m de filtre. Beaulieu filtration supprime la cellulose pulvérulente et augmente les volumes filtrés.

' 20 % seulement des utilisateurs font une précouche avec de la cellulose ', affirme Bertrand Henri, responsable commercial chez Beaulieu filtration, à Bézouotte (Côte-d'Or). Les autres se servent directement de terre. Ils rechignent à employer de la cellulose, produit pulvérulent qu'ils n'aiment pas manipuler. Alain Brun, maître de chai du domaine de Jarras, à Aigues-Mortes, est de ce nombre. Il a renoncé à l'utiliser, car elle augmentait ses coûts de filtration, sans pour autant régler son problème de relargage de terre en cours de filtration. Depuis des années, il réalise sa précouche en trois étapes, avec autant de terres différentes. ' Nous n'avons pas un super filtre, concède-t-il. A chaque manoeuvre de vanne, nous avons un petit relargage. ' Cela l'a toujours chagriné. Aussi, quand Beaulieu filtration lui a présenté ses plaques d'encollage, il s'est laissé convaincre de les tester.

Les plaques sont faites d'un mélange classique de cellulose et de terre. La nouveauté réside uniquement dans la formulation. On n'a plus affaire à de la poudre, mais à un solide compact que l'on brise avant de le jeter dans le filtre. Plus de poussière, ni de dosage : une plaque sert à encoller 1 m² de surface filtrante. Lorsqu'on veut préparer une filtration sur terre blanche, on utilise la Cel 15 B, vendue 2,94 euros/pièce. Pour une filtration sur terre rose, on se sert de la Cel 15 S qui coûte 3,48 euros. Toutes deux sont livrées par paquets de 10.
Le domaine de Jarras, propriété de Listel, s'en est servi pendant quinze jours pour filtrer des blancs, des gris et des rosés en sortie de stabilisation à froid, sur une terre de 0,1 Darcy. Son filtre fait 15 m². ' Nous avons gagné 10 à 15 min à l'encollage, assure Alain Brun. Il n'y a pas eu de relargage de fines lors des manipulations de vannes. Nous avons filtré sept cuves de 1 400 hl, et nous n'avons pas eu un grain de kieselguhr sédimenté au fond. '
Autre bonne surprise : ' Nous avons pu filtrer 1 500 hl/jour sans problème. Avant, nous étions plutôt à 1 000 hl/jour. Pour arriver à 1 500 hl, il fallait anticiper. Il ne fallait pas trop charger le filtre au début et réduire le dosage à la fin. ' Avec les plaques, il a réalisé des couches d'encollage plus minces qu'avec les terres. La filtration démarrait sur de meilleures bases. A chaque cycle, les employés pouvaient passer plus de vin avant que le filtre ne se colmate définitivement. Mais au débatissage, ils n'ont pas gagné de temps. Et les plaques n'ont pas amélioré l'indice de colmatage des vins.

Listel attend une offre commerciale avant de se décider. ' Je ne voudrais pas que cela me coûte beaucoup plus cher ', espère Alain Brun.
Didier Van Moerkerke n'a pas eu à faire les mêmes calculs. Il est responsable de production chez Prodis, à Lille. Il supervise l'embouteillage de 22 millions de bouteilles par an pour le groupe Carrefour, ' surtout des génériques '. Avant de découvrir les plaques Beaulieu, au mois de mai l'an dernier, il encollait déjà ses filtres avec de la cellulose. ' Avant, nous en mettions toujours un peu de trop pour être sûr d'en avoir assez, c'est humain. Avec les plaques, le dosage est juste, il n'y a pas d'exagération en poids. ' Comme le filtre démarre avec une couche plus mince, il y passe davantage de vin. L'économie vient de là. ' Pour le confort d'utilisation, c'est parfait, ajoute-t-il. Il n'y a plus de matière volatile à prendre avec une pelle. '
Aux yeux de Patrick Bourgeon, maître de chai du champagne Moutard, à Buxeuil (Aube), c'est aussi le principal attrait des plaques. ' Techniquement, c'est sympathique. Il n'y a pas de poudre partout. Les gens sont à l'aise avec ça. Ça se dilue bien. La mise en oeuvre est plus rapide qu'avec la poudre. Une plaque, c'est 1 m². Les comptes sont vite faits. ' Patrick Bourgeon estime, lui aussi, qu'il peut filtrer plus de vin par cycle. Il a testé les plaques Beaulieu sur un lot de 1 500 hl, qu'il a filtré sur terre blanche d'abord, puis sur terre rose, en sortie de froid. Il lui reste un stock de cellulose. Après quoi, il est tenté de passer aux plaques, bien qu'il pressente qu'elles pourraient lui coûter plus cher. Bertrand Henri assure que non : ' Le coût à l'hectolitre est le même, voire inférieur à la filtration après encollage avec de la terre ou avec de la cellulose en poudre. ' Sa société est tellement convaincue de l'intérêt de son invention qu'elle se prépare à lancer des plaques de terre, afin de simplifier également l'alluvionnage. Les premiers essais démarrent ces jours-ci.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :