Début mai, le mildiou n'avait pas encore fait son apparition en dehors du Gard, des Pyrénées-Orientales et du vignoble de Gaillac.
Cette année, dans la plupart des vignobles, la campagne a démarré calmement. En Champagne, au 30 avril dernier, les oeufs d'hiver de mildiou n'étaient pas encore mûrs. Ailleurs, ce sont les températures ou la pousse de la vigne qui ont été limitantes. En Anjou, dans le Beaujolais, en Dordogne, dans le Var, en Ardèche, les techniciens ont situé les premières contaminations la dernière semaine d'avril. Ils attendaient l'apparition des foyers primaires pour déclencher les traitements. Mais la fraîcheur a allongé la période d'incubation de la maladie. Début mai, elle n'était pas achevée.
Au même moment, dans le Gard, les techniciens découvraient les premières taches. Celles-ci avaient aussi fait leur apparition dans les Pyrénées-Orientales et à Gaillac, ces deux régions ayant subi de fortes pluies fin avril, début mai. ' Nous subissons la plus forte pression mildiou depuis 1988. Partout où la végétation est avancée, il faut traiter ', constatait, le 4 mai, Olivier Yobregat, de la Sicarex du Sud-Ouest. Dans le Gers, les premiers traitements avaient débuté, du fait de la crainte des pluies et du pessimisme des modèles. Dans l'Aude et l'Hérault, techniciens et vignerons étaient sur le pied de guerre. Au 3 mai, les premiers foyers n'étaient pas apparus, mais les pluies diluviennes avaient rendu les parcelles inaccessibles. La gestion des traitements restait la principale interrogation. ' Si les températures remontent, on risque d'avoir une explosion de la maladie ', s'inquiétait Cédric Lecareux, de la chambre d'agriculture de l'Aude. A moins que le vent du Nord ne remette tout en place.