Bordeaux affronte une Irlande très convoitée

Le marché irlandais du vin est en pleine expansion. Les habitudes ont changé ces dernières années : on observe une plus grande consommation de rouges (51 %). Bordeaux a su profiter de cet essor. En dix ans, ce vignoble a vu ses exportations augmenter de 50 % en volume et doubler en valeur. L'an passé, les blancs ont totalisé 4 751 hl et 1,5 Meuros. Quant aux rouges, ils ont atteint 11 118 hl et leur record en valeur, avec 7,2 Mhl.
Ces bons résultats doivent être mesurés à l'aune de la concurrence. Ces dernières années, le leader bordelais a vu ses parts de marché rognées par de nouveaux venus d'Australie et, plus récemment, du Chili. Pour mémoire : en 1990, plus d'une bouteille sur deux importées en Irlande venait de France, contre juste 18 % en 2003.
Heureusement, dans le même temps, le total des importations est passé de 150 000 à 550 000 hl. ' Nos exportations progressent sur cette destination où la consommation est en plein essor ', confirme Sarah Chadwick, de CVBG (Compagnie des vins de Bordeaux et de Gironde). La difficulté est de maintenir sa place sur un petit marché de plus en plus concurrencé. '
Outre une présence accrue du Nouveau Monde, les Bordelais ont vu apparaître leurs voisins de la vallée du Rhône et du Languedoc-Roussillon, peu présents il y a dix ans. On note aussi une forte progression des VDT et VDP, laquelle s'est néanmoins opérée au détriment des prix, qui ont baissé. Bref, le marché irlandais est de plus en plus concurrencé ! Bordeaux arrive pour l'instant à s'en sortir.
Pour des analystes, cela s'expliquerait par le jeu du système des droits d'accises fixes en Irlande. Il est appliqué un prélèvement d'environ 2,73 euros/l pour tous les vins tranquilles ayant un degré alcoolique inférieur à 15. Le consommateur averti de ce mécanisme aura tendance à préférer les vins chers, mais de renommée, puisque la part de la taxe sur le prix d'achat est diluée.