La London International Wine and Spirit Fair, organisée en mai, a montré des opérateurs français plus offensifs que d'habitude.
La concurrence est telle outre-Manche que les vins français ne peuvent se suffire de leur origine pour séduire les Britanniques. Les opérateurs le savent. Lors de la dernière foire aux vins de Londres, du 18 au 20 mai, ils ont fait preuve d'une volonté de reconquête. ' La London Wine Fair est un observatoire mondial de l'innovation en matière de vin. Il y a une dynamique que l'on ne retrouve nulle part ailleurs , dit Nathalie Boisset, exposante. C'est un marché jeune qui nous pousse à innover, à nous investir... ' Cette entreprise de négoce vient d'ouvrir un bureau à Londres avec quatre personnes. Par ailleurs, elle a passé un accord de joint-venture avec l'importateur britannique Bibendum pour prospecter la grande distribution.
Le groupe Val d'Orbieu a également marqué son souhait de s'impliquer davantage outre-Manche, avec une surface d'exposition plus importante que par le passé. Même chose chez Castel, qui a profité du salon pour lancer sa campagne publicitaire sur sa marque, avec un slogan qui en dit long : ' French without fuss ' (' Français sans prétention ').
Les petits producteurs aussi ont montré leur combativité. Il y avait plusieurs nouveaux exposants, la plupart à la recherche d'un importateur. Outre la volonté de ' travailler le marché britannique ', certains ont bien compris que la London Fair est aussi une ' porte ouverte pour rencontrer des acheteurs pour l'Europe du Nord ', comme l'a constaté Michel Fonné, viticulteur alsacien, lors de sa première exposition.
Du côté des stands collectifs, on a noté un nouveau venu, l'Anivit (Association nationale interprofessionnelle des vins de table et de pays), qui avait organisé un top 100 des vins de pays. Le jury, composé d'acheteurs et de journalistes britanniques, ont goûté à l'aveugle plus de six cents échantillons pour ne retenir que les meilleurs. Ces derniers étaient présentés sur le salon. Le stand Anivit n'a pas désempli. De quoi rassurer cette interprofession qui vient de doubler son budget promotionnel pour le Royaume-Uni.