Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1999

Une vitrine mondiale

La vigne - n°100 - juin 1999 - page 0

La London Wine Trade Fair, initialement créée pour les professionnels britanniques, s'ouvre de plus en plus à l'international, à l'image de l'Angleterre qui se veut une vitrine mondiale des vins.

International : ce n'est pas innocent si le mot a été ajouté cette année à l'intitulé London Wine Trade Fair, manifestation créée il y a dix-huit ans et qui a eu lieu du 18 au 20 mai. Reconnu désormais comme le rendez-vous annuel des pays du Nouveau Monde, le salon anglais attire de plus en plus de visiteurs du monde entier, surtout d'Europe du Nord mais aussi d'Amérique du Nord, d'Italie, d'Espagne, de France... Dès le premier jour, on comptait 25% de professionnels non britanniques sur l'ensemble des visiteurs, tandis qu'ils représentaient 18% sur trois jours en 1998. Le salon a enregistré 10 930 entrées (+6% par rapport à 1998).Le petit frère des grands salons internationaux organisés en Europe prend de l'ampleur. A taille encore humaine, il permet aux visiteurs de rencontrer leurs fournisseurs, de déguster de nouveaux produits, de se faire une idée des millésimes récents. 865 exposants (contre un peu moins de 800 en 1998), issus de trente et un pays, se sont partagés l'espace.Première caractéristique de ce salon londonien : les nombreux stands tenus par des importateurs, des agents et des grossistes donnent un aperçu, sous le même toit, de la manière dont fonctionne le marché britannique.L'édition 1999 a vu ces sociétés s'implanter de plus en plus sur le salon, comme Charles Hawkins qui était présent pour la première fois sous son enseigne : ' Avant, les vins dont je suis l'agent étaient répartis sur des stands différents et je courais partout ', explique-t-il. Avec ses 65 m², il a pu accueillir ses clients importants, les acheteurs de Tesco, Safeway, Sainsbury, etc.Autre caractéristique du salon britannique : l'invasion des pays du Nouveau Monde. L'Afrique du Sud a doublé sa surface par rapport à l'année 1998. Le Chili et l'Argentine accueillaient chacun trente-cinq bodegas ; les puissantes marques californiennes et australiennes (Gallo, Penfolds, Hardy, Lindemanns...) occupaient une large place et l'Uruguay passait cette année à 100 m² et quinze bodegas.Bidendum, grossiste sur la place de Londres, mettait en avant exclusivement des vins du Nouveau Monde (alors qu'il importe énormément de vins français) : l'attrait est très fort pour ce style de vin et il ne faut pas s'étonner que les restaurateurs en mettent de plus en plus à leur carte.Largement représentée si l'on s'en tient à la liste des exposants inscrits dans le catalogue, la France s'imposait visuellement, surtout par le pavillon de la Sopexa (cent-sept stands) et de la Bourgogne (quinze stands). Cependant, l'Hexagone, fournisseur ' établi ', fait peu vibrer les visiteurs face à toutes les nouveautés des pays émergents : ' Aujourd'hui, note un Bordelais, c'est 'just another' châteaux. Mais dans cinq ans ce sera 'just another' chardonnay! 'Si le salon laisse un goût amer à certains, d'autres sont ravis : ' Les deux premiers jours, nous avons réalisé un travail équivalent à trois semaines de visites sur Londres ', se réjouit un producteur ligérien. Un vigneron de Bergerac est aux anges : il a trouvé son agent, mission accomplie. ' C'est un salon où il faut proposer du business, insiste François Collache, directeur de la Sopexa Londres. Ou il faut se battre pour attirer l'attention. 'Beaucoup craignaient que le salon soit calme en raison de Vinexpo qui ouvre ses portes le 14 juin à Bordeaux. Mais les deux n'ont rien à voir. Le salon londonien passe pour être un espace de dégustation, un lieu (encore) convivial pour entretenir des relations annuelles, alors qu'au salon bordelais, les exposants ont le sentiment de faire des ' gros coups ' avec des visiteurs qu'ils n'ont parfois jamais vus.Pour François Lurton, qui commercialise des vins d'Amérique du Sud, d'Espagne, du Languedoc..., les visiteurs sont plus connaisseurs et on peut parler plus librement des vins du monde entier.En revanche, la concurrence est telle qu'il faut montrer patte blanche. Pour Clive Allen Stanton, acheteur, qui recherche des vins autour de 50 F pour sa société de ventes par correspondance, il s'agit d'une visite de routine car, pour découvrir des vins, il compte sur les dégustations qui sont données tout au long de l'année à Londres. Les intéressés profitent de la présence des pays lointains pour rendre visite, à deux pas du bureau, à leurs fournisseurs, tandis que ' si je veux du vin français, dit Clive Allen Stanton, je vais directement en France. '

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :