La 23 édition de la Foire aux vins et spiritueux de Londres s'est tenue du 20 au 22 mai, dans un contexte plutôt morose. Les exposants affirment qu'ils feront bientôt le choix entre London Fair et Vinexpo.
Malgré 16 171 visiteurs, soit 8 % de plus que l'an dernier, cette édition du London International Wine and Spirits Fair n'a pas été ressentie comme particulièrement active par les exposants. Ces derniers n'étaient guère plus nombreux que l'an dernier (1 130, contre 1 100). Beaucoup regrettent la redondance et la proximité des salons européens : ProWein, London Fair et Vinexpo s'enchaînent à un mois d'écart. ' Nous allons désormais nous contenter d'un seul salon par an ', expliquait un producteur sud-africain. Il ne viendra à la Foire de Londres que l'année où Vinexpo n'aura pas lieu. D'autres privilègieront l'événement londonien, qui ne les obligent pas à parler français et où se rendent leurs principaux clients européens.
Pour les Français, la Foire de Londres reste un événement incontournable pour accéder au marché anglais. Pourtant, face au pragmatisme et à la clarté de l'offre du Nouveau Monde, la désorganisation régnait dans notre secteur...
Pour trouver un producteur du Nouveau Monde, il suffisait de se rendre directement sur son stand. Les opérateurs les plus importants disposaient d'emplacements spacieux et attirants. Les plus petits bénéficiaient de la logistique des stands nationaux. Tous jouaient la carte de la visibilité.
En revanche, chercher un Français relevait du défi. Il pouvait se trouver soit sur son propre stand, soit sur celui d'une région, soit encore sur celui de la Sopexa. Ces derniers emplacements relevaient plus de la juxtaposition de guichets rébarbatifs que d'une vitrine valorisante de l'offre hexagonale. Ce fouillis français risque d'être problématique sur ce marché, très structuré et dans lequel le secteur on-trade (cafés, hôtels, restaurants) tient une grande place.
Parmi les bons points de cette édition, les organisateurs avaient instauré une zone de dégustation spéciale pour faciliter le contact avec ces petits acheteurs convoités par tous les exposants. La zone n'était accessible qu'aux visiteurs portant un badge on-trade. Une vingtaine de producteurs avaient payé pour offrir au maximum douze vins à la dégustation. ' Les acheteurs peuvent goûter calmement, faire leur choix, sans être harcelés pour passer une commande immédiatement, car les producteurs ne sont pas présents ', expliquait la Brintex, organisatrice de l'événement. Ces dégustations ont remporté un franc- succès, avec près de 300 visites par jour. Leur impact est difficile à chiffrer. Elles ont sans doute facilité le contact pour certains exposants qui débutaient sur le marché anglais. Ainsi, le Chilien Viña Chocalan présentait ses premiers vins : The Origin, largement dégusté dans cette zone, lui a valu de recevoir plus de visites que les autres stands chiliens. ' Pour un début, nous sommes agréablement surpris ', commentait Marcela Molina, directrice commerciale.
Pour accéder plus facilement aux petits acheteurs du on-trade, il était recommandé de passer par un agent. La Foire de Londres réservait à ces intermédiaires toute une partie de sa surface d'exposition. Ils étaient là pour représenter les fournisseurs qu'ils ont en portefeuille, mais aussi pour en trouver d'autres.
Reste que partir à la Foire de Londres sans agent, ni contact préalable est hasardeux, selon la majorité des exposants.