Imprimer42 000 visiteurs, 576 exposants sur 55 000 m : début mai, Intervitis a attiré beaucoup de monde sur le parc des expositions de Stuttgart (Allemagne). C'est dans les halls réservés au matériel de cave que l'on a trouvé le plus d'innovations.
Depuis longtemps, les Allemands cherchent à rendre leurs traitements moins polluants. Chaque Intervitis reflète leurs efforts en la matière. Par le passé, on y avait découvert les buses à injection d'air. Elles émettent de grosses gouttes chargées de fines bulles d'air, peu sensibles à la dérive. Muller Elektronik les a montées sur un pulvérisateur, en même temps que des buses à turbulence classiques, chacune sur un circuit distinct. Un automate alimente l'un ou l'autre en fonction de la vitesse du vent. Par temps calme, les buses à turbulence fonctionnent. Par grand vent, ce sont celles à injection d'air. Ce système, dénommé Vario wind select, était présenté sur un pulvérisateur Wanner, et peut être installé sur d'autres marques.
Berthold Weber est venu avec un autre remède à la dérive, plus élaboré, puisqu'il tient compte de la vitesse et de la direction du vent. Il a doté son pulvérisateur de turbines, dont le régime et l'orientation varient selon ces deux paramètres, afin que la bouillie arrive avec la même vitesse et le même angle d'incidence sur le feuillage. Ainsi, lorsque le vent souffle de la gauche vers la droite du tracteur, la turbine de gauche (au vent) se met à souffler fort, tandis que celle de droite (sous le vent) ralentit. Ce système fonctionne jusqu'à un vent de force 5, soit 8 à 10 m/s, selon l'exposant. Les organisateurs du salon lui ont attribué une médaille d'argent.
Malgré ce matériel original, une grande partie du palmarès de l'innovation avait un air de déjà vu. Trois des quatre médailles d'or étaient déjà connues : l'effeuilleuse de Pellenc, l'égrappoir hérisson de Socma (présenté par Scharfenberger qui le fabrique sous licence pour l'Allemagne et les Etats-Unis) et le Go-Ferm de Lallemand, produit pour stimuler les fermentations.
La quatrième médaille d'or n'a pas encore été présentée en France. Il s'agit d'un bouchon en verre, le Vino-lok. Les visiteurs se sont succédé sur le stand d'Alcoa, son inventeur. Ils l'ont en main pour boucher, puis déboucher une multitude de fois une bouteille. Rien de plus facile : le bouchon n'offre qu'une petite résistance à l'enfoncement, puis au débouchage. On en vient à bout avec le pouce. Cette résistance est le fait du joint d'étanchéité, un mince anneau de PVC qui encercle le sommet de la partie conique du Vino-lok. Est-il suffisant pour garantir la conservation des vins ? ' Nous n'avons qu'un an de recul, répondait l'exposant. Sur cette durée, nous sommes sûrs qu'il n'y a aucun problème. '
Les curieux posaient bien d'autres questions, notamment sur la pose du bouchon. ' Est-elle mécanisable, malgré la fragilité du verre ? ' On vous assurait que oui, moyennant des adaptations des chaînes de tirage et on vous invitait à laisser vos coordonnées pour une démonstration.
Au palmarès du salon figurent trois autres médailles d'argent : un logiciel de gestion parcellaire, une cuve de pigeage de Speidel, et la station de reconditionnement des barriques de Parsec. La cuve n'est pas surmontée d'un énorme vérin. Elle peut donc entrer dans des caves basses de plafond. La station commande un nettoyeur haute pression. Dans un premier temps, elle détartre le fût à l'aide d'un produit basique, puis elle le neutralise avec un acide. Pour finir, elle le rince à l'eau.
Durant les deux premières étapes, une pompe doseuse injecte les produits dans le circuit au fur et à mesure du lavage, afin d'obtenir des solutions de la concentration indiquée par l'utilisateur. Il suffit de programmer la durée des cycles et la concentration des solutions, de passer la canne de lavage dans le trou de bonde : 8 à 10 min plus tard, les barriques sont propres. Parsec a conçu son appareil avec Thonhauser, un fabricant autrichien de produits d'hygiène.
Dans un autre hall, Erbslöh présentait une nouvelle formulation de bentonite, le Pore-Tech. Il s'agit d'un granulé très poreux, qui se disperse facilement dans le vin et dont la manipulation ne soulève aucune poussière. NaCalit, une bentonite calcosodique, est formulée selon ce procédé. Elle sédimente rapidement en des lies très tassées. Ce produit est distribué en France par Littorale-oenologie depuis le mois d'avril.
