La FNSEA et les JA réclament des aides aux entreprises. L'AGPV veut produire des non-vins et distiller des excédents. Début septembre, le ministère de l'Agriculture n'avait toujours pas répondu à ces demandes.
Jusqu'ici plutôt discrets dans le secteur viticole, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs montrent un regain d'activité depuis quelques mois. Le 21 juillet, ces deux syndicats remettaient un rapport au ministre de l'Agriculture. Il peut y lire qu'en Gironde, les installations aidées en viticulture sont passées de 105 en 1999 à 42 en 2003. Plus au sud, les coûts de production du muscat-de-rivesaltes s'élevaient à 2 182 euros/ha pour atteindre 5 176 euros/ha. Des constats alarmants de cette nature foisonnent dans le rapport.
Pour faire face à la crise, les deux organisations syndicales ont demandé au ministre d'apporter à la filière un soutien conjoncturel, portant sur huit points : une aide à la trésorerie plafonnée à 30 500 euros, un allégement ou un paiement différé des cotisations sociales (Agridiff), la création d'un fonds d'allégement des charges pour les prêts à long et à moyen terme, l'étalement de la fiscalité liée à la perception de soutiens financiers...
La FNSEA et les JA souhaiteraient aussi modifier la réglementation communautaire, notamment par l'ouverture de la reconversion qualitative différée à tous les Etats membres sur une durée de sept ans.
Début septembre, le ministère de l'Agriculture n'avait pas encore fourni de réponse à ces demandes, mais tout porte à croire que l'aide de l'Etat se limitera à ce qui est compatible avec l'Europe, c'est-à-dire à Agridiff et au fonds d'allégement des charges. Les discussions se poursuivent entre les syndicats et le ministère, qui attendent la fin des vendanges pour mieux apprécier la situation. Selon les réponses de l'Etat, des actions syndicales pourraient être envisagées d'ici à la fin de l'année.
L'AGPV (Association générale de la production viticole) a également fait part de revendications. Elle réclame une modification du décret sur les rendements des vins de table (VDT) et de pays (VDP) pour produire davantage de non-vins. L'idée est de récolter, en plus des 80 hl/ha de VDP, 10 hl de non-vins (jus de raisin, moût concentré...).
L'AGPV demande aussi une distillation à grande échelle pour épurer les stocks excédentaires. Mais à la veille des vendanges, elle n'avait aucune réponse, autre que des bruits selon lesquels l'administration pourrait accepter la production de non-vins.