Les grosses attaques d'oïdium sont dues à la virulence du champignon, à des défauts de pulvé- risation et à de mauvaises cadences.
Cette année, l'oïdium a fait un retour en force. Malgré cela, dans la majorité des régions, seules quelques parcelles ont échappé au contrôle des vignerons. Mais en Bourgogne et en Champagne, ce fut une autre paire de manches : le champignon a attaqué très tôt, de manière agressive. Pour tenter d'élucider ces attaques, le Comité interprofessionnel des vins de Champagne (CIVC) et la chambre d'agriculture de Côte-d'Or ont mené des enquêtes auprès des viticulteurs. Elles n'ont pas encore dépouillé toutes les données. La Champagne avance déjà quelques explications : les dégâts ne sont pas dus à un problème de résistance. ' Nous n'avons observé aucune dérive de sensibilité envers les strobilurines ', précise Marie-Laure Panon, du CIVC. Elle ne remet pas non plus en cause les stratégies de traitement.
En fait, l'oïdium a bénéficié de conditions climatiques très favorables. Les Champenois ont remarqué que les parcelles attaquées précocement étaient plantées de chardonnay et qu'elles avaient eu des foyers sur grappes en 2003. Ils mettent aussi en cause la pulvérisation. Bertrand Bourgoin, rapporteur oïdium à la Protection des végétaux, avance des explications similaires.
Selon lui, les cadences déterminées par un mildiou peu agressif étaient trop lâches pour éradiquer l'oïdium. En Bourgogne, l'enquête n'a pas encore délivré de résultats. La question de savoir si les services officiels ont préconisé une date de première intervention trop tardive, reste entière.