Entre 1988 et 2000, le nombre d'exploitations viticoles s'est réduit d'un tiers, selon les données du recensement général agricole. Dans le même temps, les superficies moyennes ont augmenté à cause des cessations d'activité de petits vignerons. Ainsi, au-delà de 15 ha, le nombre d'exploitations augmente fortement. ' Le prix de revient progresse et le prix de vente du produit stagne ou diminue, lance Pascal Roncalli, conseiller de gestion au centre de Gascogne-Adour (Gers). Il faut de plus en plus d'hectares pour amortir les charges de structure. ' ' Avant, 10 à 20 ha suffisaient pour fonctionner ; aujourd'hui, il faut 20 à 25 ha ', renchérit Olivier Vitré, conseiller d'entreprise au centre de gestion de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire).
Mais l'extension a aussi ses limites. ' Il faut avoir le matériel pour couvrir le supplément de surface, la main-d'oeuvre et les débouchés commerciaux ', analyse Olivier Vitré. Du coup, dans certaines régions, le phénomène subit un frein à cause de la crise.
' A Bergerac, avec la baisse des cours, les locations et les ventes de terre sont moins nombreuses qu'il y a trois ans. Les gens tentent plutôt de bien vendre ce qu'ils produisent ', estime Jean-Marc Cornée, conseiller de gestion chez Agri Bilan Conseil (Dordogne). Les investissements portent également davantage sur la restructuration des vignobles, dans les régions engagées dans cette voie.