La Champagne s'engage à respecter la qualité de l'eau grâce à dix mesures, dont de nombreuses restrictions à l'usage des herbicides.
Fait rare, les deux co-présidents de l'interprofession champenoise (CIVC) sont intervenus à l'assemblée générale de l'Association viticole champenoise, le 26 novembre. Patrick Le Brun, vigneron, et Yves Bénard, négociant, ont adopté un ton solennel pour présenter un plan de dix mesures destiné à préserver la qualité de l'eau. Il comprend l'enherbement obligatoire des fourrières, la réduction des doses d'herbicides, le rinçage à la parcelle des pulvérisateurs, la restriction des périodes de désherbage, l'interdiction ou la limitation de certains appareils de traitement, la gestion des déchets spécifiques. Il devrait entrer en vigueur dès 2005. Les Champenois vont bientôt définir des zones d'actions prioritaires avec le préfet, lequel suit le dossier de près.
La présence de résidus d'herbicides dans les captages de certaines communes viticoles impose un changement rapide des pratiques. Les vignerons y semblent prêts. Ils ont bien accueilli le plan. Personne ne s'y est opposé durant l'assemblée générale. A l'issue de la réunion, certains affichaient même leur satisfaction de voir les choses enfin bouger. ' Même si ces mesures sont contraignantes, les vignerons sont convaincus de leur bien-fondé , témoigne Xavier Rinville, ingénieur au CIVC. Ils ont pris conscience des effets de leurs actions et des dangers que cela représente pour l'environnement et sur le plan médiatique. '
Ce programme s'inscrit dans une logique nationale de diminution du désherbage chimique, l'Europe imposant à chaque pays de restaurer l'état de ses eaux d'ici à 2015. La Champagne, assez prompte à utiliser des désherbants, souhaite relever le défi rapidement.