ImprimerL'amendement présenté par le gouvernement a mis tout le monde d'accord. Le nouveau texte précise les règles du jeu en matière de publicité.
La commission mixte paritaire, réunie le 3 février dernier, a entériné l'amendement présenté par le gouvernement en deuxième lecture devant le Sénat. Le texte modifie la loi Evin en réécrivant l'article du code de la santé publique relatif à la publicité pour les boissons alcooliques (voir ci-dessous). Il satisfait tout le monde.
Pour Alain Rigaud, président de l'Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), l'aménagement ' précise la loi d'origine, sans la dénaturer '. Cet organisme, à l'origine des poursuites judiciaires contre les campagnes publicitaires des interprofessions de Bourgogne et de Bordeaux, compte bien éviter toute interprétation extensive du texte. Son représentant annonce d'ailleurs que ' l'Anpa veillera à l'absence de représentation dans les publicités de personnages incitant à la consommation '.
Au CNIV (Comité national des interprofessions des vins à appellations d'origine), on estime que le nouveau texte ' ne révolutionne pas l'équilibre de la loi, mais il sécurise '. Jérôme Agostini, juriste et directeur de l'organisation, explique : ' La représentation physique d'une viticultrice ou d'un négociant, comme cela a été le cas dans la campagne bordelaise, est désormais validée. En revanche, les représentations humaines non liées à l'élaboration du produit restent interdites. La publicité peut aussi contenir des références objectives aux caractéristiques organoleptiques du produit . '
' Désormais, on va pouvoir dire qu'un chablis a un parfum de chèvrefeuille ', résume Xavier Carreau, président de l'association Vin et Société. Pour ce dernier, ' la modification de la loi Evin marque une victoire politique '. Depuis les interdictions judiciaires prononcées à l'encontre des campagnes publicitaires bordelaise et bourguignonne, en janvier 2004, Vin et Société se battait pour l'obtenir. C'est désormais chose faite !
