Des centaines d'exploitations d'Indre-et-Loire et du Loir- et-Cher ne seraient plus rentables.
Trois mille euros par an. D'après l'étude Rosace (Réseau d'observation agricole pour le conseil et les études) de la chambre d'agriculture d'Indre-et-Loire, ce serait le maximum d'annuités de remboursement supportable par les exploitations viticoles d'Indre-et-Loire ayant une commercialisation mixte (vente directe et au négoce). 220 des 1 000 exploitations du département seraient dans ce cas. Certaines d'entre elles se trouvent dans des appellations comme Vouvray, Bourgueil ou Chinon. Leur capacité de remboursement était encore de 29 000 euros/an en 1998, et de 20 000 euros/an en 2000.
L'écart entre le coût de production et le prix de vente au négoce explique la situation. Rosace évalue le coût de production à 2,10 euros/hl. A ce compte-là, Saint-Nicolas-de-Bourgueil, avec un cours moyen de 2,20 euros/l sur le début de campagne, est la seule AOC tourangelle à tirer son épingle du jeu...
En Loir-et-Cher, le 8 e Référentiel du vigneron, établi par la chambre d'agriculture, parvient à des conclusions similaires. Selon cette étude, le vin vendu au négoce revient à 1,19 euros/l. C'est bien au-delà du cours pratiqué pour le touraine rouge et même pour celui du sauvignon, vendu 1,16 euros/l en moyenne depuis le début de la campagne.
' Une exploitation de 18 ha qui vend 1 100 hl au négoce entre 0,80 et 0,90 euros/l perd 37 000 euros/an. Ceci entraîne la baisse ou l'absence de rémunération du vigneron, la décapitalisation par vieillissement des plantations et du matériel, et l'impossibilité de s'adapter aux nouvelles normes ' , déplore Michel Badier, de la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher.