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archiveXML - 2005

Faut-il renoncer à la chaptalisation ?

La vigne - n°163 - mars 2005 - page 0

L'apparition d'excédents en zone d'appellation a relancé le débat sur la chaptalisation et l'enrichissement. ' Enrichir avec des moûts concentrés, produits les années de forte récolte, contribue à ajuster l'offre et la demande. C'est l'un des outils de gestion de l'OCM, pourquoi ne pas l'utiliser ', souligne Joël Castany, vigneron dans l'Aude et membre du groupe vin du Copa Cogeca.
L'enrichissement bénéficie d'une aide européenne qui ramène son coût au niveau de celui de la chaptalisation. Dans son rapport d'évaluation de l'actuelle OCM, le cabinet Innova a jugé que cette mesure a un effet positif pour limiter les excédents. En France, au titre de l'aide à l'enrichissement, 28,1 Meuros ont été versés en 2002 pour l'utilisation de 14 000 hl de moûts concentrés et 246 000 hl de moûts concentrés rectifiés (MCR). Ces moûts ont permis d'enrichir 6,7 Mhl de vins de table et de vins de pays, et 1,3 Mhl de VQPRD.
Pour cette même récolte 2002, les vignerons français ont utilisé 30 359 t de sucre pour la chaptalisation. Pour augmenter d'un point le degré d'1 hl de vin, il faut 1,6 kg de sucre ou 2,5 l de MCR. La production de 1 hl de MCR nécessite la concentration de près de 5 hl de moûts de 11° d'alcool potentiel. Sur cette base, si le sucre avait été remplacé par des MCR, l'offre sur le marché des vins aurait pu être réduite de 2,36 Mhl. Mais les MCR seraient sans doute venus d'Espagne ou d'Italie, et l'effet n'aurait pas été perceptible sur le marché français. La gestion de l'offre et de la demande devant désormais se faire au niveau de chaque bassin de production, des régions utilisatrices de sucre se penchent sur le fonctionnement de la filière de production des moûts concentrés. Elles pourraient choisir de renoncer à la chaptalisation, dans le but d'utiliser des moûts concentrés issus de leur vignoble pour résorber leurs excédents. Mais il restera à trouver comment convaincre des vignerons d'orienter des volumes de moûts vers la concentration plutôt que vers la vinification.




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