Dans Le Monde du 22 mars, René Renou, président du Comité vin de l'Inao, déclare : ' Il y a 30 % de bons viticulteurs, 50 % de gentils et 20 % de voyous qu'il faut exclure. ' Bigre ! ' Ce qu'il faut en retenir, c'est qu'il y a une majorité de gens sérieux. Mais il y en a trop qui ne respectent pas les décrets. Ils plombent la réputation de l'ensemble ', nous confiait-il par la suite. En d'autres temps, ces ' 20 % de voyous ', livrés à la vindicte publique, auraient soulevé une tempête et renvoyé leur auteur dans ses vignes. Mais là, non. La viticulture d'appellation subit un tel flot de critiques que celle-ci est presque passée inaperçue.
De plus, elle y voit un mal nécessaire. Il faut bien houspiller la bête pour qu'elle se ressaisisse ! Mais à force de la cogner, on va finir par l'assommer. Chez les exportateurs, des voix se lèvent pour dire que le jeu de massacre a assez duré. Il faut arrêter de nourrir les argumentaires de nos concurrents. Christian Paly, président de la Cnaoc, l'a dit à René Renou. Il lui a demandé de ne pas renouveler sa maladresse. L'intéressé s'y est engagé. ' Mais je continuerai à oeuvrer pour régler les problèmes ', nous a-t-il assuré. Heureusement. Rien ne serait pire que l'immobilisme. Et il faut le reconnaître : notre filière comprend bien quelques voyous. Ils signent leurs actions du sigle CRAV (Comité régional d'action viticole). Ils ont commis plusieurs attentats dans le Midi. Dominique Bussereau les a traités d'' abrutis '. On aurait aimé que les dirigeants nationaux les condamnent plus bruyamment. Ils se sont contentés de voter une motion au conseil de direction de l'Onivins de mars. Il est temps de faire comprendre aux dynamiteurs que la violence ne servira personne, sinon à salir l'image de la viticulture !