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Valérie Olalla : la gravure du verre et du cristal à main levée

La vigne - n°165 - mai 2005 - page 0

Valérie Olalla perpétue la tradition du travail à main levée. Elle pare carafes, verres, vases ou bouteilles de magnifiques gravures.

Le petit atelier-boutique de Valérie Olalla (prononcez Olaya à l'espagnole), dans une rue piétonne du vieux Bordeaux, étincelle de mille reflets. Carafes, verres, vases, bouteilles brillent de tous leurs feux. Tous sont ornés de gravures : initiales, blasons, signatures, motifs ou logos.
Pourtant, Valérie Olalla, ne se prédestinait pas à la gravure. Bordelaise, elle suit d'abord l'Ecole des beaux-arts. Finalement, elle ne s'y sent pas très à l'aise. Elle cherche ' quelque chose de plus concret '. En achetant une carafe gravée pour l'offrir à des amis, elle fait la connaissance de Maurice Mazuque. Il est maître-artisan graveur héraldiste (spécialiste des blasons) sur orfèvrerie et métaux précieux. Cette rencontre sera déterminante. Après quelques entrevues, il lui propose de la prendre comme apprenti. Elle se lance dans l'aventure en 1997.
Pendant deux ans et demi, elle dessine des ronds et des ovales à main levée. Elle veut atteindre la perfection, intégrer parfaitement les gestes. Puis elle grave des plaques de cuivre à gâcher. Une école de patience et de précision.
Le décès prématuré de son maître, en 1999, la pousse à reprendre le flambeau avec Marilyn, l'épouse de celui-ci. Pendant quatre ans, elles travaillent ensemble. Valérie passe progressivement au verre et au cristal, ' moins pénible et plus agréable '.

Elle crée sa propre affaire en février 2004. Elle propose des graphismes personnalisés qu'elle dessine, à la demande, à main levée pour les carafes à décanter et les verres à vin. Pour les initiales, ' les clients sont friands de lettres anglaises très classiques, toujours élégantes ', précise-t-elle. Mais elle décline les styles à l'infini : lettres Renaissance, assez larges, qui permettent un travail à l'intérieur des traits, monogrammes (lettres entrelacées), lettres ornées ou penchées. Elle joue avec la symbolique. ' L'azuré ' (des petits traits à l'horizontale) renforce le côté moderne ou masculin, alors que le ' perlé ' -des petits points espacés) souligne un trait plus féminin.
Elle ébauche ses motifs sur du papier, puis les redessine au feutre sur le support. Pour graver, elle utilise des fraises diamantées de granulométries différentes, au bout d'un appareil qui ressemble à un gros stylo. Le premier passage est réalisé avec les fraises les plus abrasives, le deuxième ou les suivants avec celles qui le sont moins. De cette manière, elle obtient ' un trait plus nacré, plus soigné, plus fini '.

Valérie Olalla a travaillé pour une quinzaine de propriétés viticoles bordelaises pour réaliser des cadeaux. Ses clients utilisent ses oeuvres pour mettre en valeur les vins qu'ils offrent à la dégustation.
Elle est aussi particulièrement fière d'avoir réussi la reproduction d'une tête de cheval ou certains blasons complexes avec des animaux, car ' il est difficile de donner force et allure à l'animal ', précise-t-elle. Ce sont sans doute les gravures les plus difficiles à réaliser, avec les bouchons en cristal satiné de couleur foncée, qui demandent un travail extrêmement minutieux et une grande concentration. Elle sait également reproduire, en partie, des étiquettes de vins sur des bouteilles avec les initiales intégrées. ' C'est du plus bel effet ', dit-elle.
Touche finale : les emballages cadeaux sont clos avec un cachet de cire, qui apporte une note ' raffinée dont les clients sont très friands '.

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