'Si l'écoulement des produits n'est pas assuré, c'est insensé et sot de vouloir relever les rendements. Il faut d'abord faire la démonstration que l'on a un marché. Cela suppose une contractualisation avec un metteur en marché qui a des débouchés et qui s'engage sur des volumes. Il faut aussi une politique d'engagement parcellaire pour éviter de créer des produits par défaut. Alors, on peut déplafonner les rendements pour les vins de table, les jus de raisin, les moûts concentrés et les vins de distillation en brandy. Il faut laisser aux vignerons la liberté de fixer leurs rendements, à partir du moment où ils ont un marché et où ils affectent les parcelles. Si quelqu'un respecte ces conditions et s'il a un acheteur pour un jus de raisin produit à 200 hl/ha, je ne vois pas pourquoi on l'empêcherait de le faire. C'est même indispensable, car il faut mettre en adéquation une recette à l'hectare et un prix de marché. La seule variable d'ajustement sur laquelle on peut jouer, c'est le rendement, car il est très difficile de diminuer les coûts de production. La réglementation actuelle n'est plus adaptée. On ne peut pas être compétitifs sur le marché des vins de table floraux à 11° ou 11°5. Nos rendements ne nous permettent pas d'avoir une recette correcte avec les prix de vente. Comme ce segment n'est plus attractif, nous le laissons à d'autres. '