La crise est en train de souder les régions autour d'un même défi : relancer la consommation de vin. Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si Monsieur Tout le monde va acheter du bordeaux ou des côtes-du-Rhône pour le déjeuner du dimanche. Le vrai souci, c'est de s'assurer qu'il y aura bien une bouteille de vin sur la table dominicale ! Et le pari n'est pas gagné. Il suffit de regarder les tendances lourdes de consommation, ou d'écouter les discours hygiénistes. Il y a dix ans, lorsque l'on parlait de communication générique sur le produit vin, la plupart des responsables interprofessionnels levaient les yeux au ciel. Et de penser : ' Pas question qu'un centime prélevé chez nous puisse servir à faire la promotion d'un vin acheté au vignoble voisin. ' Cette politique du ' chacun sa communication ' n'a pas résisté au message unique délivré par nos opposants : ' alcool = danger. '
Mais les esprits évoluent. Ce fut d'abord, à la fin des années 90, la volonté de créer une fête de la vigne et du vin nationale. L'idée, née dans le sud, n'a jamais pris l'ampleur qu'elle méritait faute de financements. Puis ce fut la création d'Afivin (Association française d'information sur le vin) en 2001. Là encore, c'est un échec. A peine cinq ans plus tard, cet organisme est moribond, toujours faute de financements.
Lorsqu'il est question de fonds dans la filière, tous les regards se tournent vers les interprofessions et leurs précieuses cotisations volontaires obligatoires. Or, jusqu'à maintenant, ces organisations régionales étaient farouchement opposées à une communication générique sur le vin. On comprend mieux les échecs d'hier... Mais les choses bougent. L'association Vin & société a établi un cahier des charges de ce qu'il faudrait faire pour remplacer l'Afivin. Le document a été soumis au Comité national des interprofessions des vins (voir La Vigne de mai). C'est désormais à chaque région de se prononcer. En attendant qu'elles prennent position, on constate que les idées ne manquent pas...