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Missions écono miques, un soutien sous-utilisé

La vigne - n°166 - juin 2005 - page 0

Implantées dans cent treize pays, les missions économiques ont pour objectif d'aider les Français à exporter. Elles proposent des répertoires d'importateurs, prennent des rendez-vous avec ceux-ci, renseignent sur le sérieux d'un contact...

'Dès lors que j'aborde un nouveau pays, mon premier travail consiste à me rendre sur le site internet de la mission économique et de contacter l'attaché agricole du pays ', confie Jean-Claude Rieflé, vigneron-négociant à Pfaffenheim (Alsace) et conseiller au commerce extérieur. Ce réflexe, peu de vignerons l'ont. Pourtant, le ministère de l'Economie et des Finances met à la disposition des entreprises françaises, même de petite taille, son réseau de missions économiques.

Rattachées aux ambassades, elles sont présentes dans cent treize pays. Leurs objectifs : analyser la situation économique du pays, et les conditions d'accès au marché pour les entreprises françaises et soutenir leurs efforts commerciaux. Elles sont donc en mesure d'informer les exportateurs sur l'environnement concurrentiel, juridique et réglementaire du pays. Elles peuvent aussi les aider à rechercher des partenaires commerciaux.
Les missions économiques travaillent en collaboration avec UbiFrance (ex-CFCE), qui reste basée en France.

Le Guide des importateurs est le principal outil proposé par les missions. Il recense, dans chaque pays, le nom et les coordonnées des importateurs. Ce guide fournit aussi un descriptif de l'entreprise et son portefeuille, ce qui permet de savoir si elle travaille plutôt avec les restaurateurs, les cavistes ou la grande distribution, si elle a déjà dans sa gamme des vins français de telle région... Le guide est régulièrement mis à jour. Il coûte de 60 à 230 euros HT. Il est rédigé par les missions, et commercialisé par UbiFrance.
L'autre service concret des missions économiques est la prise de rendez-vous commerciaux pour le compte du viticulteur. Au préalable, celui-ci doit fournir un cahier des charges précis de ses objectifs : volume disponible, circuit de distribution ciblé et prix. Puis le responsable du secteur des vins de la mission prendra contact avec des importateurs répondant aux critères retenus pour fixer des rendez-vous. Ce service est facturé entre 150 et 540 euros HT, selon le temps passé à contacter les importateurs et leur nombre. Il est apprécié des professionnels. ' J'ai profité de ma participation au Sial de Shanghai pour fixer des rendez-vous avec des importateurs , poursuit Jean-Claude Rieflé. C'est la Mission économique de Shanghai qui les a organisés et qui a mis à ma disposition un interprète. La mission économique m'aide également à bien positionner mes prix en intégrant, poste par poste, tous les coûts au départ du domaine. '
' Pour un service efficace, il faut réfléchir à ses rendez-vous plusieurs semaines à l'avance , précise Francien Hoogvliet, responsable du secteur des vins et spiritueux à la Mission économique de La Haye (Pays-Bas). Il est aussi important de visiter des magasins avant le premier rendez-vous avec un importateur, pour mieux apprécier l'offre du pays et ce qui plaît aux Néerlandais. Puis, après le rendez-vous, il faut avoir l'initiative de reprendre contact avec l'importateur dans les quinze jours. '
Il est conseillé de préparer une documentation sur son offre dans la langue du pays ou, à défaut, en anglais. Les tarifs doivent toujours être présentés dans la monnaie du pays que l'on démarche.
Par ailleurs, les missions proposent de prospecter les importateurs pour les entreprises. Ce service, facturé entre 540 et 3 240 euros HT, est surtout destiné aux entreprises de grande taille. Elles proposent, dans les mêmes prix, de tester les vins ou les nouveaux packagings que l'on s'apprête à lancer, pour voir s'ils sont bien adaptés aux marchés ciblés.
Mais tous les services des missions ne sont pas payants. Il est possible de consulter gratuitement le site internet de chacune d'entre elles, à l'adresse suivante :
www.missioneco.org/nom du pays (par exemple : missioneco.org/allemagne).
La consultation de ces sites est intéressante. On y trouve des fiches techniques sur le pays, des informations sur le marché du vin, mais aussi l'organigramme de la mission. Il est ainsi facile de joindre le responsable du marché agricole, qui parle toujours le français. Il est aussi possible de le rencontrer de manière informelle.
' J'ai profité d'un déplacement à Oslo pour rencontrer le responsable des vins de la mission, témoigne Isabelle Sibille, assistante commerciale du château L'Ermitage, dans le Gard. Il m'a expliqué le marché norvégien, les habitudes de consommation, les taxes... Cela permet de faire un point précis et de voir s'il est opportun d'investir dans ce pays. '

Il est également possible d'appeler la mission économique pour valider le sérieux d'une entreprise. ' On me contacte souvent pour me demander si tel importateur, rencontré sur un salon, est sérieux , confirme Francien Hoogvliet. Il ne faut pas hésiter à le faire, car cela permet d'éviter des déconvenues. '
La bonne connaissance du pays et de ses habitants constitue le principal atout des missions. ' Je suis surprise qu'aussi peu de vignerons les sollicitent, s'étonne une viticultrice de Côte-d'Or. C'est un service que nous finançons par nos impôts, et qui nous permet de gagner du temps dans nos démarches. C'est rassurant de commencer à démarcher un pays en téléphonant à quelqu'un qui parle français. De même, quand je me rends à l'étranger, j'apprécie de commencer ma tournée par une visite à la mission. Cela me met en confiance et dans de meilleures dispositions psychologiques pour présenter mes vins aux acheteurs. C'est souvent plus rentable d'aller dans le pays rencontrer des importateurs sélectionnés par la mission que de participer à un grand salon non ciblé, comme Vinexpo. '

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