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CCVF et Vif en appellent au ministre

La vigne - n°167 - juillet 2005 - page 0

En dernier ressort, il appartient au ministre de régler les choses concernant la distillation , a dit Denis Verdier, président de la CCVF, lors de son congrès.

Les oreilles du ministre de l'Agriculture ont sifflé à Narbonne le 7 juin. C'était l'assemblée générale de la Confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF). Il avait annoncé qu'il s'y rendrait. Il n'est pas venu. Mal lui en a pris. ' Nous avons l'impression que nous sommes seuls dans la tempête et que le ministre est aux abonnés absents, s'est emporté Jean Huillet, le secrétaire général de la CCVF. C'est inadmissible. ' Son intervention enflammée lui a valu plusieurs salves d'applaudissements.

Les coopératives avaient beaucoup à demander au ministre. En premier lieu, qu'il intervienne pour qu'on arrive à distiller 1,5 Mhl d'AOC. ' D'après nos prévisions 800 000 à 900 000 hl sont souscrits, a dit Denis Verdier, président de la CCVF. Il reste donc des surstocks. Il faut les éliminer. Il faut réfléchir à la manière de rendre cette distillation obligatoire. (...) Il faudra du courage. En dernier ressort, il appartient au ministre de régler les choses. ' Ses moyens de pression ? La fixation des rendements 2005, et l'attribution des droits de plantation pour la prochaine campagne. ' Il faut encourager les bons élèves ', explique la CCVF. Et sanctionner les autres en baissant leurs rendements et en les privant de tout nouveau droit de plantation !
Durant l'assemblée générale, personne n'a voulu désigner les mauvais élèves. Mais en commission de travail, les Bordelais ont été très durement pris à partie par les Méridionaux. Selon les prévisions arrêtées fin juin, ils seraient les seuls à ne pas distiller à hauteur de leurs excédents.
Deux jours plus tôt, les Vignerons indépendants de France (VIF) avaient déjà haussé le ton. Ils sortaient d'un conseil d'administration. ' Monsieur le ministre, les palabres n'ont que trop duré ', s'emportent-ils dans un communiqué, où ils menacent de rentrer ' dans la mêlée '. Ils demandent que ' la prochaine campagne soit calibrée nationalement à hauteur de 52 Mhl. On sait qu'au-delà d'une récolte de 52 à 53 Mhl, les cours sont orientés à la baisse, explique Eric Rosaz, directeur des Vif. Et une interprofession qui se respecte sait à partir de quand la quantité produite dans sa région tire à la baisse '. Pour les Vif, les arbitrages doivent être pris au sein d'une autorité nationale de régulation autour de l'Onivins et du ministre de l'Agriculture. Ils demandent sa création depuis septembre l'an dernier. ' Nous n'avons eu aucune réponse à cette proposition, tempête Eric Rosaz. Si on l'avait mise en place, dès l'an dernier, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Il est malsain de fixer les rendements en septembre. Il faut le faire dès le mois de janvier. '
L'idée des Vif a fait son chemin. La commission économie de la CCVF l'a reprise. Elle souhaite ' qu'un lieu national fasse la cohérence entre les différents bassins, et que ce lieu soit l'Onivins '. Les choses devraient donc bouger.


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