Depuis vingt ans, l'Europe accorde des dérogations aux Etats-Unis pour permettre l'entrée de leurs vins, produits avec des pratiques oenologiques interdites dans l'Union. Les possibilités de dérogation arrivent à échéance le 31 décembre. Mais les Etats-Unis ne veulent pas attendre. Ils exigent un accord reconnaissant leurs pratiques oenologiques avant fin juillet. En échange, l'Europe veut obtenir des Américains qu'ils cessent d'utiliser les appellations semi-génériques, comme Champagne ou Chablis. Dans l'immédiat, ils ont dit non. Ils ont simplement promis qu'ils étudieraient la question. En attendant, ils mettent la pression sur les Européens en leur rappelant qu'en l'absence d'accord, leurs vins seront soumis au Miscellaneous trade bill, qui instaure de lourdes procédures de certification à compter du millésime 2005. Pour les exportateurs, ' il est urgent de conclure pour ne pas bloquer les échanges, quitte à renégocier plus tard '. Le ministère semble tenir la même position. Il y a fort à parier que l'Europe cèdera sur l'utilisation des semi-génériques, au grand dam des appellations françaises. Le projet d'accord doit être examiné en conseil des ministres de l'Agriculture à Bruxelles, les 18 et 19 juillet.