En 1998, Les Producteurs Plaimont ont décidé de produire des madirans plus souples et fruités. Philippe Cazaux, directeur technique, a défini l'itinéraire technique.
'Nous tenons compte du marché anglais, qui fait figure de précurseur. Nos madirans étaient inadaptés au goût de ces consommateurs, qui boivent du vin en dehors des repas. Ils les trouvaient trop tanniques ', explique Philippe Cazaux.
Dès 1998, Les Producteurs Plaimont ont décidé de revoir leur copie. ' L'enjeu était de conserver la typicité de notre appellation, tout en innovant pour répondre à la demande anglaise. Il a fallu trouver le bon équilibre entre nos cépages, définir leur niveau de maturité, et les façons de travailler les plus appropriées. '
' Pour ce nouveau vin, nous ne cherchons pas la surmaturité comme pour les madirans traditionnels. Malgré cela, nous devons extraire assez de couleur pour être labellisé. Nous avons opté pour une macération préfermentaire à froid de plusieurs jours pour extraire la couleur , annonce-t-il. Cette technique permet aussi de récupérer des arômes et de limiter l'extraction des tanins, en écoulant deux semaines plus tôt. Nous assemblons le tannat et le cabernet à l'encuvage pour obtenir des produits plus équilibrés. Ensuite, nous micro-oxygénons les cuves pour complexer les tanins et les anthocyanes ', déclare Philippe Cazaux. L'opération stabilise la couleur et arrondit le vin.
' Tout ce travail a abouti en quatre ans à la création de Maestria, un nouveau madiran beaucoup plus fruité, sans tanins dominants. Nous l'avons lancé sur le marché national en 2002, car celui-ci avait fini par évoluer dans le même sens que la Grande-Bretagne. Nous venons de décliner son équivalent pour le marché anglais, baptisé Magie Rouge. Pour cette année de lancement, l'objectif est de 200 000 bouteilles. '